~Je suis Junior~

Silence.

Un long silence.

C’est donc ça la mort ? Je ne vois pas de réelles différences.
J’ai froid. Je ressent des picotements aux orteils. J’ai tellement mal à la tête. J’ai du mal à respirer. Respirer ? Depuis quand un mort peut il respirer ?

Depuis que tu n’es pas mort.
Ah ! T’es encore là toi ?
Il faut bien…
C’est quoi ce délire ? Je devrais être dans le Nirvana ou je ne sais pas où.
Etonnant hein ? Mais il semblerait que ta copine ne soit pas capable de faire un Kedavra correctement.
Tu veux dire qu’elle ne nous a pas tué ?
Ce n’est pas si simple. Sans le vouloir, elle a pratiqué de l’ancienne magie, elle t’a fais connaître la mort sans t’y plonger. Un séjour en enfer en fait.
Comment sais tu tout cela toi ?
J’étais là à l’aube du monde, je ne partirai qu’à son crépuscule. En résumé, tu as une chance de cocu.
Sa parle l’argot les Entités magiques maintenant ?
Tu pointes du doigt le second problème. Cette ancienne magie n’était pas prévu pour deux âmes. Ce qui fit qu’à notre retour dans le monde des vivants, il n’y avait qu’un seul passage pour deux esprits, nous n’avons pu passer qu’en fusionnant.
Tu veux dire que nous sommes uni ?
Oui, pour le meilleur est pour le pire…
Arrête tes vannes, je ne tiens pas à redevenir ton pantin.
Je crains que ce soit le contraire qui se passe, c’est moi qui vais devenir le tiens.
Chouette, comment ça se fait ?
Nos deux esprits fusionnent, mais il faut un corps de réception et un envoyé. Je suis l’envoyé.
Cela veut dire que je vais bientôt ne plus t’entendre.
Oui, bénéficiant de mes pouvoirs sans les malus.
C’est trop simple…
L’ancienne magie a été créée par des sorciers dont tu n’imagines pas la puissance. La simplicité du résultat en atteste.
Et je suis où là ?
Au fond d’un trou, enterré par le fils du vieux que tu as tué.
Je suis sous la terre là ? Oui, au fond du parc.
Et je fais comment pour m’en sortir ?
Tu te demmerdes.
Enfoiré !

Enseveli sous une masses de plusieurs dizaines de kilos de terre, sans la moindre possibilité de réellement bouger, Junior essaye tant bien que mal de remuer une partie de son corps. Après maints efforts, il commence tout doucement à se décourager. Tout en sentant que l’Entité fini de fusionner avec son âme.

Transplanner est impossible, comment faire un mouvement rotatif quand on est complètement enterré ?

T’es encore là saleté ?
Plus pour longtemps.
Tu peux pas m’aider à me sortir de là ?
Tu n’as pas besoin de me demander, mes pouvoirs sont tiens désormais.
Ah bon.

Il se concentre. Essayant de déployer au maximum les pouvoirs qui lui étaient donné. Lentement il resentit alors du plus profond de lui même une nouvelle force, se répandant dans tout le long de son anatomie. Puis soudain, comme une décharge électrique, il se souleva, épandant un nuage de poussières de terre tour autour.

Un bras sortit, puis l’autre, avant qu’il ne se hisse jusqu’au torse. Il se dégage enfin finalement. La fusion plus cet effort on fini de l’épuiser. Attrapant sa baguette, il la range dans son dos, avant de s’étirer. Son visage est plein de terre, mais ses yeux sont redevenu verts et ses cheveux rouges.

Il se traîne lentement, avant de transplanner dans un grand geste des bras. Pour réapparaître devant la seule personne qu’il a envie de voir ; Misha.
Il toque lentement à la porte, et quelques secondes plus tard, elle ouvre.
Il sourit malgrès lui.

-Bonjour Misha.

Il est fatigué, si fatigué. Appuyé contre le mur, il la regarde, tout en regardant bien au delà ; dans le vide.
Trop de choses ce sont passé aujourd'hui, il est perdu, sans elle, il est perdu.

Misha n'avait pu quitter des yeux le monticule de terre, elle restait là, hebetée, osant à peine respirer. Elle avait envie de vomir. Elle savait que ce qu'elle avait fait, ce n'était pas pour elle, mais ça ne l'empêchait pas d'être dégouttée par son attitude. Elle avait obéi, sans réfléchir avant et maintenant, c'était trop tard.
Wismerhill la tira par le bras, et la ramena jusqu'à sa chambre où il la laissa seule, n'étant pas lui même dans son assiette.

Sa chambre, d'habitude chaleureuse, lui paraissait vide de sens, froide, presque repoussante. Elle s'allongea sur son lit, maudissant ses larmes qui refusaient de couler, lui nouant la gorge. Le plafond dessinait des formes avec l'éclat du soleil qui rentrait par la fenêtre ouverte. Toutes sortes de moments passés avec Flint lui revint en mémoire mais parce que c'était la deuxième fois, ces souvenirs furent moins violents, plus vides de sens.
Perdre quelqu'un deux fois... était vraiment une torture atroce, et un horrible sentiment de déjà vu saisi Misha.

On entendit le léger plop d'une transplannation.
Quelqu'un frappa à la porte, la jeune fille n'avait pas du tout envie d'aller ouvrir. Mais elle avait désormais assez d'experience pour savoir que s'isoler ne résolvait rien, pas même la tristesse. Elle se leva, décoiffée et marqué par les sillons des larmes qui avaient finit par s'exterioriser.

Misha ouvrit la porte et sursauta. Etait-ce un humain qui se tenait sur le pas de sa porte? Ses yeux, ses cheveux...

-Bonjour Misha

... cette voix!! La jeune fille poussa un long hurlement, recula d'un pas puis avança, tout ça dans un extrême cafouillage.
Etait-ce vraiment Junior ainsi adossé sur le pas de sa porte? Il n'avait pas du tout le même aspect que quelques heures plus tôt et semblait d'ailleurs extrêmement épuisé.

Comment était-ce possible? Son sort... puis une idée plus horrible lui vint à l'esprit: l'avaient-ils enterrer vivant? Paralysée, Misha restait là, indécise, le scrutant. Pouvait-on vraiment rescussiter? La jeune fille avait toujours été persuadée que c'était impossible! Et pourtant... cela faisait maintenant trois fois... trois fois qu'elle le croyait mort et qu'il revenait.

Le sourire de Junior défaillit et le jeune homme piqua du nez. Dans un admirable reflexe, Misha se precipita pour le rattraper.
Il était extenué, elle le coucha et s'assit à ses côtés. Apparemment, il dormirait pour un bout de temps. La jeune fille alla dans sa salle de bains, prit de l'eau, un gant et une serviette et revint vers Junior pour rendre son visage un peu plus apparent que présentement.

La tendresse dont elle était capable envers lui la rassura, elle n'avait pas complètement perdu ses sentiments humains. D'ailleurs, les traits de Junior lui faisait toujours le même effet!

Il rêvait, il rêvait comme songe un enfant innocent. Une innocence qui l’avait quitté depuis bien trop longtemps.
Il voyait le chalet, au milieu du bosquet, ce chalet qui jadis était si miteux, paraissait aujourd’hui plus solide que le roc. Misha était avec lui, il la tenait par la main, et tout deux marchaient tranquillement vers la cabane.

Mais le mal est partout, et trop souvent proche de lui. Des ombres passent et Misha trépasse dans un éclair vert, emportant avec elle la vie dont elle est à moitié créatrice.
Elle tombe, il se retourne, les ombres se sont arrêtées, trois formes humaines dont le visage est recouvert d’une capuche. Il sort sa baguette, mais trop tard, comme balayé par le vent, elles se sont volatilisées.

Il s’approche du cadavre de celle qu’il aime, et tombe à genoux, il n’a pas pu la protéger. Comment le pourrait il ?
Lentement son âme s’éveille, et lentement il sort du cauchemar. Il sent le contact humide d’un gant de toilette. Et mollement, ouvre les yeux.

Elle était là, attentionnée. Il sourit, elle lui rendit son sourire. Il y avait tant de choses qu’il fallait qu’elle sache. Après tout, c’était elle la victime de tout ses problème, elle avait dû se faire beaucoup trop de soucis, elle l’avait même cru mort, désormais il ne faudrait plus qu’elle s’inquiète.

Il se redressa pour lui faire face, puis, se calant le dos contre le mur, et la regarda. L’enfant n’était pas encore visible, elle était toujours aussi belle, quoi qu’elle semblait un brin fatiguée.
Il fallait qu’elle comprenne avant qu’il n’aille plus loin. Mais il était si fatigué, il ne voulait pas parler.
Il ferma alors les yeux et se concentra, projetant son esprit dans le sien, formant un flux entre eux deux. Et il lui fit le récit de tout ce qu’il avait fait depuis leur séparation.
Elle ferma à son tour les yeux, se laissant envahir pas sa légilimencie.

Au bout de plusieurs dizaines de minutes, il scinda le lien qui les reliait, son visage était impassible, et il ne voulait pas rentrer une nouvelle fois dans son esprit pour savoir ce qu’elle en pensait.

-Ce que j’ai fais n’est pas bien, bon nombres de gens sont morts par ma faute. Même si souvent j’ai agit en étant forcé, il n’en est pas moins que je suis coupable.

Elle garda alors les yeux fermés, essayant de réaliser et comprendre ce qu'elle venait de voir puis elle dit avec un pauvre sourire :

-Je ne m'attendais pas à moins de la part du terrifiant mangemort à la solde de Voldemort... mais j'ai... j'ai peur. Pas de toi, non, mais des conséquences, et je refuse de devoir encore t'envoyer un sortilège impardonnable... Wismerhill... tu as tué ses parents, je n'ose imaginer sa réaction s'il voit que tu es encore en vie !

Elle ne le rejetait pas. Si Misha était une sorcière, c’était bien le pouvoir de l’amour qui la rendait si éminente.
Mais il allait devoir partir, il ne devait pas rester si Wismerhill pouvait le voir, et puis il avait quand même tué deux élèves, qui sait quelles réactions pouvait avoir Velvet.

-Ce que tu dis est vrai, je dois partir. J’ai des projets pour mon avenir proche.

Pour tout dire, la seule personne qu’il avait dans le collimateur était Lord Voldemort lui même, et ses sbires au passage. S’il voulait vivre en paix, il devait mettre fin à leur existence. Mais est ce qu’il pourrait y arriver seul ? Il avait acquit une puissance démesurée ces derniers temps, mais isolé il ne pouvait rien. Il lui faudrait trouver des alliers, l’idée était à creuser.

-Je pense partir ce soir, mais toi, que feras tu ?

Il s'était levé. La quitter lui brisait le coeur, mais prendre le risque de rester dans le périmètre mettait en danger beaucoup trop de gens.

Misha devait prendre plusieurs décisions importantes aujourd'hui, et elle ne s'en sentait pas capable. Il restait plusieurs heures avant le coucher du soleil.

-Je pense partir ce soir, mais toi, que feras tu ?

-A vrai dire en premier lieu, je vais dormir, je ne peut pas réfléchir dans cet état. Ensuite, je ne pense pas que tu ai rebouché le trou de... de ta tombe. Je le ferais après ton départ, pour garder l'illusion encore quelque temps.

Misha, au contraire de Junior, s'assit sur le lit.

-Je ne sais pas ce que tu compte faire, mais y a-t-il un moyen de communication qui me permettrait de ne pas être inquiète sur ton sort? Je ne sais pas si je survivrai à une troisième mort de ta part tu sais!

Elle sourit. Tout était si compliqué! La jeune fille n'envisageait pas l'avenir tellement la situation était dangereuse. Elle savait que pour atteindre Junior, certains n'hésiteraient pas à se servir d'elle. Le contraire était heureusement improbable. Elle n'avait pas de don particulier à part celui de métamorphomage, qu'elle interêt y aurait-il à lui mettre la pression?

Elle s'allongea comme ça sur le lit, les bras derrière la tête, fixant indifféremment le plafond, écoutant ce que Junior avait à dire.
Elle savait qu'elle resterait au chateau, autant pour étudier que pour sentir en elle l'illusion d'être en sécurité. Elle y resterait jusqu'à l'accouchement, où pourrait-elle aller sinon?

Garde l’illusion. Il n’était pas sûr que Wismerhill irait lui porter des fleurs chaque semaine mais il ne refusa pas.

-Je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais y a-t-il un moyen de communication qui me permettrait de ne pas être inquiète sur ton sort ? Je ne sais pas si je survivrai à une troisième mort de ta part, tu sais !

Il sourit, elle n’avait pas tord.

-Le meilleur moyen pour que tu ne sois pas inquiète sur mon sort serait de m’accompagner, mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Néanmoins je doute de plus en plus de la sécurité de Poudlard. Je ne peux pas t’envoyer d’hibou, il serait intercepté trop facilement. Je pense que je passerai te voir tant que je le pourrai encore…

Il fallait qu’il se fasse discret, mais cacher la vérité sur sa mort aux mangemorts était impossible, et Misha courrait un grand danger en restant à découvert dans le vieux château. Il ne pouvait la forcer à le suivre, il devrait la protéger un maximum.
Encore une raison de mettre fin à l’Ordre des Ténèbres.

-Je pense que je n’ai plus ma place ici. Un sourire partagé entre le regret et la nostalgie se dessina sur son visage. À la prochaine.

Il se pencha vers elle et l’embrassa au front, avant de transplanner dans un petit pop. Il réapparut à des kilomètres de là, à l’intérieur d’un chalet en bois, au milieu d’une clairière.

Misha ferma les yeux.

-Tu auras toujours ta place ici... parce que c'est à mes côtés.

Elle savait qu'il était parti. Après avoir vu tout ses souvenirs, elle croyait deviner où il était allé. Le rejoindre, accepter son offre dite à demi-mot, aurait été facile pour la jeune fille, et peut-être son lendemain plus simple.

Mais le temps de suivre était révolu, il fallait qu'elle s'affirme par elle-même, qu'elle devienne autonome. Vivre dans le sillage de Junior et ne lui être d'aucune aide, à quoi bon?

Le seul remède était de devenir puissante, donc de suivre les cours. C'était pour le moment son seul moyen. Lorsqu'il en viendrait un autre, elle était prête à tout lâcher pour lui. Mais ce temps n'était pas encore venu. Elle était déterminée, la jeune fille ne voulait pas rester loin de Junior trop longtemps car malgré sa promesse de revenir, elle savait que ce ne serait possible qu'en de rares occasions.

Elle allait faire ce qu'elle avait dit et même plus encore.
Misha sentait le sommeil la gagner, il fallait avant tout qu'elle dorme, pour évacuer tout les sentiments qu'elle avait ressentie aujourd'hui.
Devoir tuer Junior, l'enterrer puis le voir sur le pas de sa porte n'avait pas été chose aisée à assimiler.

Les images qui avaient défilées dans son esprit par la légimencie de Junior... certaines étaient horribles, d'autre insupportable tant la douleur était grande. Misha réagissait avec les sentiments éprouvés par les auteur des souvenirs. D'un côté, cela lui permettait de mieux comprendre, mais lorsque la souffrance est à son paroxysme, ç'en devient dangereux.

Des larmes libératrices coulèrent silencieusement sur ses joues, apportant avec elle le plus grand bien à son âme troublée.
Des songes totalement libre de la réalité l'envahirent, enfin elle dormait...

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Son réveil indiquait 20h00, elle avait donc dormit quatre heures... A demi remise des évènements, Misha s'étira paresseusement puis se leva. Elle avait décidé d'aller voir son frère. Il était temps d'avoir une petite conversation avec ce qui fut, un jour, ses parents.

Les mettre au courant était la moindre des choses d'après l'infirmière. Misha ne pensait pas exactement ça mais avait cédé, elle irait leur annoncer la nouvelle.
Prendre sa douche, s'habiller, vérifier ne rien avoir oublier... la jeune fille le faisait machinalement, les idées tournées vers ce qu'elle pourrait leur dire en arrivant.

Le plus dur fut de transplanner, la dernière fois, elle s'était laissé faire par Junior. Une raison de plus de vouloir y arriver toute seule... Après quelques essais infructueux, décidemment elle n'était pas douée, elle réussit à atterrir au milieux du chaudron baveur.

Mince, c'était pas le but!

Tant pis, elle prendrait le métro. De ce fait elle perdit une heure. La nuit était tombée depuis déjà pas mal de temps, les étoiles apparaissaient petit à petit, comme allumée par un veilleur.

Misha sourit, elle avait toujours adorée les cieux étoilés. Elle risquait d'arriver tard chez ses parents, ils n'apprécieraient sûrement pas. Tant pis, elle ne pouvait faire marche arrière maintenant.

Enfin, la ruelle apparut, avec ses multitudes de fenêtres éclairés. Marchant nerveusement, Misha accéda enfin à la porte d'entrée. Dans ses souvenirs, il y avait une sonnette, remplacée à présent par une discrète cloche. Sûrement pour ne pas réveiller Paul...
Elle se rappelait ses nombreuses siestes écourtées par l'appel de l'horrible musique mise à cette époque.

Elle la secoua et un léger tintement se fit entendre, suivit de grognement puis de pas. Misha entendit une voix grommeler "Qui ça peut bien être à cette heure? Y'a vraiment des gens sans gêne..."
La jeune fille sourit, il ne pensait pas si bien dire. Son père ouvrit la porte et resta là, coi, la bouche entrouverte.

-Bonjour Papa.

Elle avait dit ça sur un ton un peu amusé, quel ridicule de l'appeler par ce diminutif affectueux après tout ce temps!
Georges s'effaça de l'entrée pour la laisser passer.

-Merci

L'intérieur n'avait pas changé depuis la dernière fois. Virginie était dans la cuisine, entrain de faire la vaisselle. Le salon communiquait avec par l'intermédiaire d'un bar américain, elle ne perdrait donc rien de la conversation.

Georges, d'un signe de tête, lui indiqua le canapé où la jeune fille prit place. Habillée d'un jean et d'un pull, ses cheveux bruns n'ayant que de légers reflets rose, elle paraissait normale à ses deux géniteurs interdits.

-Je croyais que tu ne voulais revenir ici que pour voir ton frère? Il est un peu tard pour ça ce soir, non?

Le ton était venimeux, sa présence n'était apparemment pas souhaité. Misha soupira.

-Je n'ai pas changé d'avis. Mais j'ai quelque chose à vous dire...
-Avons-nous vraiment envie de t'écouter après tout ce que tu nous a fait?
-Faites comme vous voulez... Mais si vous ne m'écouter pas, je sais au moins que vous m'entendrez. Je... je suis enceinte, je vais avoir un petit garçon. Interprétez ça comme vous voulez.
-Co... comme on veut? Mais ma pauvre fille, tu es irresponsable! Tu te rends compte dans quel pétrin tu es? Tu n'as que 17 ans je te le rappelle! Enfin... je suppose que tu vas avortés? Tu es venu ici pour nous réclamer de l'argent pour l'opération c'est ça?

Son regard flamboyait de colère mais aussi d'une pointe de fierté de penser d'avoir trouvé.
Les cheveux de Misha prirent une teinte rouge sang, ses yeux se réduisirent à une fente, tout son visage se modifia pour laisser apparaître un masque de colère terrifiant.

-Comment... comment oses-tu penser, sans savoir ce que j'ai vécu, que je vais avorter, tuer mon bébé, que je porte jour après jour, malgré tout ce qu'il m'en coûtera? Comment ose-tu penser que je viens te réclamer de l'argent? Et enfin comment oses-tu me juger, toi qui m'a donner la vie sans la connaître, sans assumer la responsabilité de ton acte?!

Hors d'elle, la jeune fille s'était levé, pâle et en sueur, faisant de grand geste avec son bras droit. A son tour, George se mit debout, aussi rouge qu'une écrevisse, respirant avec peine.
Misha ne vit pas le coup venir, elle retomba sur le canapé, la joue rouge marquée d'une main potelée.

-Calme toi! Tu n'as pas changé ! Tu es toujours une enfant!

Des larmes de rage montèrent à ses yeux. Lorsqu'elle était petite et que son père la grondait, elle se sentait faible de ne pouvoir rien faire contre ce qu'elle trouvait bien souvent injuste.

Mais là, il était en son pouvoir de faire basculer les choses. Les pires sévices passèrent devant ses yeux, lequel choisir? Des pleurs se firent entendre à l'étage, leur éclat de voix était parvenu aux petites oreilles de Paul.
Cela fit l'effet d'une douche glacée sur l'humeur de Misha. Elle reprit son apparence de départ et n'eut aucune peine à transplanner dans la chambre d'enfant. Ainsi donc la colère était une façon de pouvoir accomplir ce qu'on pense impossible...
Elle prit son petit frère dans ses bras et essaya de le calmer. Elle lui murmura des paroles douces puis un adieu:

-Je dois te laisser, frangin, je ne sais pas quand je reviendrais, ce fut une erreur de venir ici ce soir. Enfin, je t'aurais au moins vu.
Les pas de sa mère dans l'escalier... Misha accéléra le rythme.
-Soit un gentil petit garçon, et tu ne seras pas triste, je te le promets. Ne rentre pas dans le moule des autres, je sais que tu es différent d'eux. Je t'aime beaucoup, mais la ça chauffe j'dois y aller. Bye.

Elle lui colla un baiser sur la joue, le reposa doucement dans son petit lit et transplanna au premier essai. C'était toujours ça de gagné.
Paul dormait tranquillement, suçant son pouce, sage comme une image.

Une fois de retour dans sa chambre, Misha passa de l'eau sur sa joue brûlante, cela lui apprendrait à vouloir réparer le passé.

Ce soir là, en se couchant, Misha fit la promesse solennel à son frère, à son enfant et à Junior, en défi pour ses parents, de ne jamais rendre malheureux son enfant, de l'aimer quoiqu'il arrive, quoiqu'il devienne.
Son sommeil fut lent à venir. Elle repensa aux évènements de la journée.

Bien plus encore que quelques heures auparavant, Misha avait envie d'être aux côtés de Junior, elle avait envie qu'il l'a prenne dans ses bras.
Une vague de désespoir l'envahit. Jamais elle n'arriverait à avoir assez de force pour un jour marcher aux côtés de celui qu'elle aime sans peur...

-Si triste...

Et le marchand de sable, qui avait été pris dans un embouteillage cosmique, pu enfin passer libérer cette jeune enfant qui n'avait après tout, que dix sept ans...

Rouge comme le Sang.

Il état de retour à ce qui allait devenir un endroit secret très secret. Un QG en quelque sorte. Ce bosquet était élloigné de la civilisation, seul Maugrey devait le connaître, mais il se doutait que la vieille crapule avait d’autres occupations désormais.

Rouge comme le Feu.

Mais pour que cela arrive, il allait devoir recruter du monde, il avait quelques vieilles connaissances dû à de multiples aventures, mais comment savoir s’elles ne s’étaient pas rangées du coté de Voldemort ?

Rouge comme sa Figure.

Il fallait un nom à ce troisième groupe, il y avait réfléchie ces dernières heures, un symbolique. Mais un nom ne pouvait être défini que si les buts réels l’étaient eux aussi. Que voulait il vraiment ?

† Mettre fin à la vie du Seigneur Sombre et tuer les Mangemorts de manière radicale, stopper puis tuer.
† Protéger Misha ainsi que son fils.
† Devenir un groupe indépendant, agissant selon ses principes.

Rouge comme la Colère.

Oui, il ne devrait pas y avoir des scouts dans cette guildes, un mangemort n’est jamais fait prisonnier, on le tue sur place, et ainsi on affaiblit l’ennemi. Il fallait combattre le mal par le mal, quitte à devenir aussi impitoyable qu’eux.

Yes, Red like him.

Et l’Impact n’en serait que plus important. Un groupe d’élite, dont le but bien différents des Aurors finirait pas obliger Voldemort à ne plus oser certaines actions, un travail de longue haleine qui finirait par payer. Et au final, Tom Jedusor serait abattu.

Red Impact.

Oui, le nom lui convenait, plein de sens différent, à l’oreille cela n’annonçait rien de bienveillant, comme cela ne préconisait rien d’épouvantable. Ainsi le nom était choisi.

Il avança vers le centre de la clairière, observant les alentours. L’endroit état désert, à vrai dire, il était coquet, des petits oiseau chantonnaient dans leurs coins, on entendait au loin la rivière couler, et le soleil boostait la couleur de l’herbe verte.

Il s’y allongea au sol, les mains derrière la tête, et bercé par le soleil, s’endormit.



Il ne se réveilla que quelques heures plus tard, la nuit s’était déjà bien installée, lentement il se leva, enleva l’herbe accroché à son derrière et se dirigea vers le chalet.
Il poussa la porte quand un grand hibou noir vint toquer à la fenêtre. Il sourit et l’ouvrit, la chouette se posa et tendit la patte, à laquelle était attachée un message ;
Il le prit, et d’un coup de baguette fit apparaître un petit bol remplit de graines.

Citation :

Cher monsieur,

Après notre petite entrevu la nuit dernière, je tenais à respecter mes engagements envers vous en vous envoyant dès aujourd’hui ce que vous m’avez demandé mensuellement.

-Il semble que les détraqueurs vont s’occuper du coté est de la ville d’Hasting dès le 24 avril prochain.

-Les géants recruté par le Seigneur des Ténèbres on quelques problèmes d’autorité au sein même de leur communautés, leur mission qui consistait à attaquer l’école magique de BeauxBatons est annulée jusqu’à nouvel ordre.

-Les mangemorts vont bientôt essayer de tuer Phasnart John, le nouveau chef des aurores depuis la promotion de celui d’avant et la mort du dernier.

Avec mes respects,

Rookwood.

Junior prit un parchemin, et fit apparaître un encrier et une plume.

Citation :

Cher correspondant,

Je vous remercie de cette délicate attention, et espère qu’elle sera renouvelée le mois prochain.

Il fit disparaître d’un autre coup de baguette le bol, attacha le message et regarda le grand oiseau noir partir. Il prit alors un couteau, et planta la lettre du mangemort sur le mur en bois.
Puis il sortit, à l’aide de plusieurs accio et d’un incendio, il s’alluma un petit feu de camps, et il se mit à réfléchir.

Bien des heures plus tard, le sommeil finit par le vaincre, et il s’endormit sous la chaleur tiède des braises.

La douleur n'était pas partie. Il avait cru que la mort de Nemesis l'atténuerait mais elle était encore là, bien présente, au fond de son coeur. Foutu mélancolie ! Chaque jour, différents souvenirs remontaient dans sa mémoire, il revivait des moments passés avec ses parents, il pouvait sentir la tarte aux poires que lui préparait sa mère, son père qui l'entraînait dans le jardin.

Serrant sa baguette du long de ses doigts, Wismerhill observait le soleil se coucher derrière le grand lac de Poudlard. Deux longues larmes coulaient sur son visage, chacune sortant d’un de ses deux orbites. Aujourd’hui ses glandes lacrymales n’avaient quasiment jamais cessé de produire.

Il n’avait pas faim, en fait il n’avait plus envie de manger depuis quelques jours. Parfois, pour lâcher ses nerfs, il hurlait un sortilège d’expulsion ( expulsium )sur un livre pour le faire voler au travers de la pièce et passer par la fenêtre et atterrir dans le parc. Cela semblait le calmer quelques minutes, avant qu’il se remette aux sanglots et aux pleurs.

Il n’avait jamais cru que ses parents occupaient une telle place dans sa vie, depuis leur mort il avait perdu toute sa motivation. Voldemort pouvait bien devenir maître du monde demain c’était le dernier de ses soucis. Amorphe et blasé, il restait assis sur sa chaise toute sa journée.

Au milieu de la nuit, la fraîcheur de l’air passant par la fenêtre l’enleva de sa somnolence, comme de retour d’un grand voyage, il cligna des paupières et se leva machinalement. Avançant vers la fenêtre, il vit en bas, éclairé par les rayons de la lune un tas de livre sur l’Egypte Ancienne et Magique.

Esquissant un sourire mauvais, il posa ses deux coudes sur le rebord et se mit à observer l’horizon. Mais c’était le vide qu’il regardait, car son esprit était fatigué, si fatigué…
Et il s’écroula, sa tête rebondissant sur le carrelage.

Le lendemain au matin il émergea, avec une joli mal au crâne en cadeau surprise. Il n’avait rêvé que de son passé, revoyant ses parents étant gamin. Puis Nemesis était arrivé, et il avait assisté à leurs morts, impuissant. S’il avait été plus fort, il aurait pu le vaincre, mais son adversaire était d’une puissance inimaginable, arriverait-il un jour à ce niveau ?

Un bref moment une idée traversa son esprit ; une grande pyramide, entouré d’un grand désert, puis c’est le visage de sa mère qui apparut, faisait des gaufres pour le goûter.

Ces images le poursuivraient-elles toute sa vie ? L’homme qui avait fait ça n’était-il pas mort ? Sa vengeance n’était-elle pas faite ?
Ses images le hantaient, l’empêchaient de vivre. Il fallait que cela cesse.
Et d’un coup sec, semblable à un pas de tango mexicain, il transplanna dans un Pop assourdissant.

Il atterrit devant une vieille maison délabrée. Il poussa le portail rouillé et grinçant et avança lentement vers la demeure apparemment laissée à l’abandon. Il toqua à la porte, et entendit une voix ;

-Voilà voilà j’arrive.

Il entendit alors quelqu’un prendre un trousseau de clef, et ouvrit une à une les douze serrures que contenait la porte.

-Tiens donc, Wismerhill mon garçon, que viens-tu donc faire ici ? Dire bonjour à ton vieux professeur ?

Le vieil homme semblait surprit de voir dans quel état il était, il l’avait connu souriant et vif, il semblait maintenant endormit et haineux.

-Bonjour monsieur Diflo, puis-je rentrer ? Demanda-il avec un excès de politesse.

-Bien sûr bien sûr, tu veux quelque chose à boire ?

-Non merci, j’ai vu que vous vous protégez énormément, vous craignez que Vous Savez Qui envoie des mangemort ici ?

Il pointa du doigt la porte avec ses nombreuses serrures. De derrière on pouvait voir de nombreux détecteurs en tout genre.

-Tout est possible, et je ne veux pas prendre de risque. Alors, que viens-tu faire ici ?

-Et bien, je suppose que vous êtes au courant pour la mort de mes parents…

-Au oui, une bien triste histoire. Tu sais, ton père faisait du bon boulot à l’époque, quand j’étais encore oubliator il était un des meilleurs dans ce domaine.

-Vous n’étiez pas mal non plus, d’après ce que je sais.

-Certes, mais tout cela est du passé.

Un bref silence s’installa, avant que Wismerhill reprit la parole.

-J’aurai cependant besoin de vos anciens talents monsieur.

-Comment ça ?

-Je veux oublier mes parents, remodelez ma mémoire de façon à ce que je me croie orphelin.

-Voyons, tu plaisantes ? Je ne peux pas faire ça.

-Si vous le pouvez !

La rage était remontée, ses yeux alors lançaient des éclairs, et il avait brandit sa baguette vers la gorge du vieil homme. Ses nerfs étaient à bout et son visage ne semblait plus vraiment humain.

-Allons, calme-toi…

Il ne reconnaissait vraiment plus l’homme qui était en face de lui, oui, Wismerhill avait changé.

-Ces images, elles reviennent, elles passent devant mes yeux, elles me hantent, je vous en prie. Faites le pour moi, je n’en peux plus.

Des larmes recommençaient à couler de ses yeux, attendrit, après un bref moment de réflexion le plus âgé des deux sortit à son tour sa baguette et la brandit.

-Soit, j’espère que tu ne le regretteras pas, et que l’age ne me fait pas faire des choses stupides. Oubliette !

Wismerhill tomba à genoux, l’homme le supplantait de toute sa hauteur, c’est à dire pas grand chose, les yeux vifs et concentrés, il remodelait lentement mais sûrement la mémoire de son ancien élève. Au bout de quelques minutes, il relâcha la tension sur sa baguette et Raïken s’effondra.

Il ne se réveilla que quelques heures plus tard, l’homme inventa une excuse pour sa présence dans sa maison, et Wismerhill retransplanna dans le parc de Poudlard. Il tomba nez à nez avec une pile de bouquin parlant de l’Egyptologie Ancienne et Magique, insultant ceux qui avaient pu faire ça à ses livres, il se pencha pour les ramasser.
Avant de retransplanner encore une fois dans sa chambre. Il reposa ses bouquins, et prit le dernier pour se faire de la lecture ; un gros pavé plein d’image magique parlant des pyramides. Il l’avait acheté chez un antiquaire à Abydos. Mais pour la première fois, il vit quelque chose qu’il n’avait pas vu auparavant ; le troisième de couverture semblait plus épais.

En effet, après cette découverte, il déchira le cuir pour trouver un petit carnet de note, titré « L’Appel du Methatron ». Wismerhill le feuilleta, son désir de puissance n’était pas encore éteint. Après plusieurs minutes, il prit une résolution ;

Je dois partir pour le Caire…

Des nombreuses sorties de Misha dans le parc en était ressorti quelques promesses de bosses. Assise à l'ombre de la bâtisse, elle potassait des livres de sorts lorsque la première fois était arrivée, suivit par de nombreuses autres.
Un livre jaillit d'une fenêtre pour atterir sur ses genoux. La vitesse de la chute avait été assez rapide pour la plier en deux, genoux à la poitrine. Ne sachant pas qui c'était, la jeune fille se voyait mal placarder des affiches.



Le passé de Wismerhill ne lui étant pas totalement inconnu, Misha savait qu'il possédait une bibliothèque d'ouvrages sur l'Egypte et elle s'était promis de lui en parler. N'osant pas trop l'aborder après les récents évènements, Misha aurait tout de même aimé avoir une vue sur l'état de santé de son camarade.

Aussi, un matin clair, la jeune fille chassant de son esprit l'impression d'être observée avec insistance depuis quelques jours, se dirigea vers le dortoir des garçons.
Des picotements sur la nuque, sentiment désagréable, était-ce sa conscience qui l'observait pour lui reprocher son indiscretion?

Elle frappa tout de même à la porte de la chambre numéroté 69. Sourire. Un bruit étouffé puis la porte s'ouvrit. Misha adressa un regard chaleureux à Wismerhill, qui semblait tout à fait de bonne humeur. Bizard. Misha pensait qu'il était plus proche de ses parents que ça, de n'avoir fait le deuil si rapidemment semblait étrange. Il lui avait fallu de nombreuses semaines à elle, pour accepter l'idée de la perte d'un être cher.

Tant mieux pour lui...

-Bonjour Mister Raiken. Je me demandais si ce bouquin ne t'appartenait pas... il parle de l'égypte antique alors bon...

-Ah? Etonnant, où l'as-tu trouvé?

-A vrai dire... j'aimerais mieux que ce ne soit pas toi qui l'ait égaré...

-Pourquoi donc?

-Parce que je l'ai reçu sur la tête après une chute par la fenêtre de plusieurs étages! Je te dis pas la bosse que j'ai maintenant...

Elle sourit et lui tendit le livre. Elle avait eu le temps de le consulter avant et avait été intrigué, jamais on ne lui avait parlé des sortilèges emprisonnés dans les pyramides...

Regardant par dessus son épaule, elle vit qu'il avait fait une ébauche de rangement, concentré vers une grosse valise noire.
Fronçant les sourcils, elle posa la question qui lui brulait les lèvres, au risque de paraitre indiscrète. Elle était inquiète pour lui. Ne plus être triste puis partir... cela ne ressemblait pas au Wismerhill qui l'avait remercié pour avoir tué Nemesis...

-Tu pars en voyage? Tu abandonnes les cours?

[Voilà cette fois c'est bon, merci Misha ^^]

Misha était entrée, elle lui avait retrouvé le dernier tome de la trilogie de Zapam. Elle jeta alors un regard sur la grosse valise noire qui se trouvait derrière lui, et après un bref étonnement lui demanda ;

-Tu pars en voyage? Tu abandonnes les cours?

-Des cours ? Depuis mon arrivé je n’en ai pas eu un seul, les prof’s semblent dormir ici, c’est l’anarchie. Je reviendrai peut être si je reviens de mon « voyage ». Mais pourquoi tant de questions ?

-Je euh... t'es sûr que ça va?! Je ne veux pas juger mais comme tu t'es vite remis des derniers évènements... ce n'est pas un peu précipité comme décision? Tu étais venu ici avec un but non ? Tu abandonnes ? Ou as-tu l'impression de l'avoir remplie ?

Après ce flot de paroles, il ouvrit la bouche pour répondre, mais déjà elle avait reprit son monologue.

-Oui je sais des questions... encore et encore mais j'en poserais jusqu'à ce que je comprenne, quitte à devenir vraiment indiscrète. Malgré... tout, je t'apprécie quand même et je m'inquiète un peu pour toi ! Voila la vraie raison.

Il sourit. À défaut d’avoir des manières « civilisées » pour dialoguer, elle était attachante et sympathique. Il ouvrit la bouche, et attendit une seconde pour voir si elle allait reprendre la parole, puis voyant bien qu’elle avait fini, il dit ;

-Je me suis complètement remis de notre dernière rixe avec Nemesis. Et puis, ce voyage m’aidera à accomplir mon but comme tu dis. Car pour l’instant, je ne suis pas assez fort, oui, pas assez puissant pour le réaliser seul. Je t’apprécie aussi tu sais, et je te remercie de t’inquiéter pour moi, mais ne t’en fais pas, même si là où je vais, je risque plus que là où nous nous trouvons en ce moment.

Ils se regardèrent quelques secondes, puis elle reprit la parole et ne s’arrêta de parler que quand le souffle vint à manquer.

-La puissance... je comprends ce que tu veux, peut-être plus que tu ne le crois... Cette envie de vouloir agir par soi-même sans dépendre des autres, d'être capable de réaliser des choses extraordinaires pour les gens à qui on tient... Prêt à braver tous les risques pour cet idéal suprême, se surpasser dans l'idée qu'un jour, on soit à la hauteur... Ca ressemble à cela, n'est-ce pas?

-Impressionnant. Tu parles comme si tu vivais ce que tu racontes, je ne serais donc pas seul ? Non bien sûr que non, tout le monde réclame de la puissance, elle obsède les humains depuis des milliers d’années. Oui, ça ressemble à cela. Je ne pourrai vaincre le Mal qu’en détenant une puissance bien supérieure à celle que j’ai présentement. Et toi, quel est ton but ?

Encore une fois, elle se mit à réfléchir, son but semblait multiple.

-Mon but... est vaste. Il est comme le vent, changeant et capricieux. Je veux pouvoir élever mon enfant dans un avenir sécurisé, je veux pouvoir sortir sans craindre le mal perpétuellement à ma porte. Je... souhaiterais rejoindre celui que j'aime sans être un poids pour lui, pouvoir l'aider à réaliser son rêve, voila le désir que je chéris. Je crains que pour ça il ne faille vaincre le mal qui ronge le coeur des hommes... Nos idéaux ne sont pas si éloignés que ça apparemment... Enfin, si tu penses avoir trouvé quelque chose qui t'aiderais dans cette symbolique acquisition, je te souhaite du courage et de la réussite. Peut-être un jour, moi aussi y arriverais-je. Je le sais, je le dois !

Ainsi elle portait en son ventre un enfant, pourtant elle n’en avait pas encore les formes. Mais son but était en simplifié le même que le sien, elle voulait éradiquer le Mal, et qui était cet homme qu’elle aimait ? Etait ce Nemesis, l’homme qu’il avait combattu à Pré Au Lard ? Elle aimait un mangemort mais voulait les vaincre ? Elle était pleine d contradictions.

-Oui, j’ai trouvé un des seuls moyens, je pense, de me garantir une force magique bien plus puissante que la normale.
Il montra ce qu’il tenait dans sa main gauche ; un petit carnet de note, tout noir. Il l’ouvrit et montra la première page, une illustration représentant une grande pyramide y était dessinée.
J’ai trouvé le carnet de note du seul chercheur ayant jamais réussi à percer la quasi-totalité des mystères du tombeau de Methatron.
Devant le visage incrédule de Misha, il s’expliqua.
Methatron, le pharaon Egyptien, s’étant auto désigné comme un demi-Dieu il y a de ça deux millénaires ?
Ne voyant toujours aucune réaction apparente sur le visage de son interlocutrice il continua.
Enfin bon, cet homme avait trouvé les plus grands secrets de l’Ancienne Magie, certain disait qu’il rivalisait avec Merlin au niveau de la force spirituelle. Il en avait accumulé une telle puissance, que l’Oracle avait peur qu’à sa mort, elle se répande sur le continent et déséquilibre la Nature et le Ciel. Lors de sa mort, il avait prévu que l’on puisse l’enfermer au fond d’une grande Pyramide, dans laquelle se trouverait son tombeau, un endroit inaccessible et truffé de pièges pour éviter que des intrus souillent ce sanctuaire et déclanche un cataclysme. De nombreux chercheurs ont perdu la vie là-bas dont celui qui a écrit ce livre, avant que le gouvernement décide de ne plus y perdre un seul centime. Depuis plusieurs petits malins y sont allé, mais aucun n'en est ressortit. Mais avec l’avantage que je détiens, je pourrai peut être arriver à rentrer au centre du tombeau, et acquérir une partie de sa puissance…

-Methatron... ce doit être véritablement dangereux pour qu'aucun livre de la bibliothèque que j'ai consulté n'en parle... Sa puissance semble effrayante... Tu penses vraiment pouvoir déjouer tout les pièges? Tout seul? Il semble planer encore dessus bien des mystères... Mais il est vrai que c'est tentant de partir pour l'Egypte et d'essayer, au péril de sa vie. Tu vas y aller, je le sais, tu penses la même chose que moi, ce serait trop idiot de laisser tomber une occasion pareille par peur du danger...

Elle observa alors tour à tour la valise et le carnet ;

-Dis... nous avons un but commun toi et moi... nous suivons un chemin, différent certes, mais il est parallèle et va dans le même sens... Si je t'aidais à acquérir ce pouvoir, m'aiderais-tu en retour? Comme un échange... Il n'est jamais bon d'être seule dans ce genre d'aventure et je suis sûre que malgré tout je pourrais t'aider...

Wismerhill ne s’attendait pas à ça, au mieux un encouragement mais rien d’autre. Il se releva, jeta d’un geste nonchalant une paire de chaussette et la regarda, l’observant, la jaugeant surtout. Il n’avait vécu que quelques moments ensemble, pourtant il lui semblait que plusieurs événements les avaient fait combattre ensemble. Sans faire attention à l’ombre caché au fond du couloir, la même qui suivait Misha depuis quelques jours, il répondit ;

-Si tu viens avec moi, tu risques plus que ta vie, tu risques aussi celle de ton enfant. Et celui que tu aimes, ne va-t-il pas s’inquiéter ? Enfin, si tu es motivé je suis d’accord, une aide extérieure me sera sans doute précieuse, et puis, la puissance de Methatron est suffisante pour deux. Nous partons demain, tu transplanneras avec moi.

Soudain, une petite toux se fit entendre, légère, juste là pour signaler la présence de quelqu’un. La personne avança alors d’un pas et son visage sortit de l’ombre.

-Salut Misha, bonjour Wismerhill.

Tout deux semblaient étonné de le voir ici, Raïken fronça les sourcils, il reconnaissait l’homme qu’il avait affronté à Pré Au Lard, il savait aussi que ça ne servait à rien de combattre, pour le moment…

-J’ai entendu malgré moi ( premier mensonge )votre petite histoire, intéressant, vraiment intéressant.

En même temps qu’il parlait, il envoya un bref message mental à Misha sans toute fois la regarder ;

Je ne sais pas pourquoi, mais il ne se souvient pas de ces derniers jours, et de leurs conséquences…

-Etant donné que j’ai beaucoup de liberté ces prochains jours ( second mensonge ), et que voir partir Misha si loin m’inquièterai, je me demandais si je ne pouvais pas vous accompagner ?

Wismerhill l’observa quelques secondes, il connaissait la puissance du jeune sorcier qui se trouvait en face de lui, il était sûr que son aide serait précieuse, mais pouvait-on lui faire confiance ?

-Vous n’étiez pas un mangemort ?

-J’ai quitté cet ordre après notre dernière rencontre, en fait je n’étais qu’un espion de l’école ( troisième mensonge ), mais je me suis fait démasquer, il valait mieux pour moi que je parte. Ne vous inquiétez pas, je n’agis pas dans le but de vous nuire. J’aimerais juste être aux coté de Misha, si bien sûr elle le veut bien…

Il se tourna vers elle, haussant le sourcil gauche en quête d’une quelconque réponse de sa part. Il se tenait droit, souriant, il fallait que Wismerhill lui fasse confiance pour qu’il puisse les suives, la Red Impact attendrait, et se faire oublier de ses copains les mangemorts ne serait pas une mauvaise idée.

-Je veux bien être à tes côtés, mais il y a pour moi des conditions que je dois remplir auparavant, que tu y consentes ou non... S'il te plait, Wismerhill... Notre aide te seras utile, nous lutterons ensemble contre tous les dangers de l'Egypte, catapulte de pierres enflammées, flèches empoisonnées et tout le reste! En faite... je ne suis pas spécialement calée là dessus mais ça peut s'arranger en un rien de temps.

Raïken regarda tour à tour Misha, puis Junior, puis Misha. Il souffla en regardant le plafond et sourit.

-Soit, d’accord Junior, tu nous accompagnes, je vous parlerais plus en détail de ce qui nous attends là bas une fois arrivé. Maintenant si vous permettez, j’ai une valise à faire.

Tous deux hochèrent la tête et sortir de la chambre, laissant Wismerhill seul. Puis Junior se tourna vers Misha et lui sourit, un sourire qu’elle lui rendit instantanément, tous deux semblaient heureux de se retrouver. Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, et après un bref moment, il s’engouffrèrent dans sa chambre pour retrouver ce contact charnel oublié.

Misha attendait cela depuis un moment déjà, la pression avait monté pendant l'entretien avec Wismerhill, son corps ne lui appartenait plus. Sentir Junior trop près d'elle avait toujours eu un effet... aphrodisiaque.
Elle avait d'abord été étonné de sa présence, puis se dit qu'après tout, il avait la puissance necessaire pour être au courant de pas mal de chose et se permettre d'espionner les gens.

La jeune fille était satisfaite, le chercheur les avait accepté tout deux, ils partiraient donc à l'aventure. Elle se demandait ce qu'elle dirait à Velvet, l'actuel directeur de Poudlard. Partir en cours d'année, avec pour seule raison des rêves de puissance... Il les trouverait bien futile. Tant pis, si c'était le prix à payer, se ridiculiser devant son professeur, elle le ferait, rien n'était plus important que son but à atteindre.

Le moment présent était teinté de plaisir mais les deux amants durent se plier à la loi du temps qui passe. Ils avaient rendez-vous le soir même, pour un départ express.

Misha alla prendre sa douche, empila quelques vêtements et fiole de potions utiles dans une valise et alla attendre Junior dans le couloir. Des questions concernant les récentes actions de Wismerhill s'imposaient à son esprit. Comment se faisait-il qu'il ait oublié la mort de ses parents, celle de Nemesis ainsi qu l'enterrement? c'était impossible!

Assise dans le couloir, la jeune fille pensa aux périls qui les attendaient. Une image de... pastèque lui emplit l'esprit. Au moins, au soleil, elle pourrait manger son fruit préféré!
Des sables mouvants remplacèrent vite la nourriture. Les serpents, qu'elle detestait royalement... Il lui faudrait faire face.

Misha redoutait une entrevue avec un professeur, qui pourrait tenter de l'empêcher de réaliser son souhait. Il ferait surement pencher la balance de l'autre côté et bien que sa détermination sois inébranlable, les gens sur qui on s'appuie ont toujours un avis important à nos yeux.

Velvet suivait l'esprit de Nemesis, maintenant à nouveau Junior. Il vit Junior et Misha sortir de la chambre de Wismerhill et aller dans la leur faire... À ce moment Velvet cru mieux de sortir de leur pensées. Il attendit et se coucha. Le lendemain, il refit un "Scan" du château pour s'assurer, comme à l'habitude, qu'il ne manquait personne ou qu'il n'y avait personne de plus... Comme il s'en souvenait, Junior était toujours en suplémentaire. Il senti Misha se préparer puis sortir de la chambre où elle s'assie... À ce moment précis, moment qu'attendait Velvet pour intervenir, il transplanna à ses côtés, la faisant sursauter. Il sourit de plus belle en voyant son expression de surprise au visage puis s'assis à côté d'elle.

- Comme ça l'Égypte t'attire? N'oublie pas que je sais tout ce qui se passe et ce qui se dit dans ce château, tant que je ne dors pas... Je t'ai vu lancer l'Avada, enterrer Junior, je l'ai vu revenir te voir et j'ai su... enfin... je sais tout voilà, ça sera plus simple. Désolé de m'incruster comme ça dans vos pensées et de vous espionner ainsi, mais en tant que responsable de cette école, je me dois d'être plus prudent, enfin, surtout plus que mon prédécesseur...

À la mention de Valmont, Velvet eu une expression faciale ressemblant au dégout, mélangé au sourire habituel ce qui lui donnait un air étrange qui laissait voir qu'il n'aimait pas ce Valmont... Revenant à ses hiboux, il repris son expression joyeuse habituelle pour reparler à Misha.

- Wismerhill désire le pouvoir, Junior le désire aussi, et j'ai comme l'impression que tu vas te laisser tenter aussi... Je tiens à te dire une chose... L'homme a le don de désirer ce qui lui fait le plus mal, que ce soit l'argent, la vie éternelle, l'amour ou le pouvoir, chacune de ces choses nous font souffrir d'une certaine manière mais nous la désirons tous. Mais il faut se demander, est-ce que souffrir n'est pas un prix trop grand pour cette chose que nous désirons? Moi, le pouvoir ne m'intéresse pas, l'argent encore moins, l'immortalité... j'en ferais quoi? L'amour par contre...

Il marqua une pause, puis regarda le ventre de Misha. Elle le remarqua et son visage changea d'air, comme gêné et songeuse en même temps mais elle ne semblait pas vouloir prendre la parole maintenent... Alors il continua...

- Oui, il y a des choses qui mérittent de souffrir, mais il faut savoir choisir et mettre ses priorités aux bons endroits. Il ne faut pas regretter ses choix, car il sont inchangeable et les regretter ne font que les rendre encore plus insuportables...

Velvet s'arrêta pour lui laisser la chance de parler. Il la regarda sans toute fois scrutter son esprit...

Misha avait sursauté lorsque velvet avait transplanné à côté d'elle. Ce n'était pas son jour de chance... Juste au moment où elle pensait...

Hep une minute, vous allez pas me dire qu'il lit dans mes pensées depuis tout ce temps?! Quel culot, ça s'apelle le respect de la vie privée que de ne pas abuser de ses dons!

Inquiète, elle se remémorait tout ce qui lui avait traversé l'esprit ces derniers temps... et tomba forcément sur sa relation avec Junior. Rouge de gêne elle écouta ce qu'il avait à lui dire. Apparemment, il lui faisait la morale.

Ses dons doivent lui jouer des tours de temps à autres... Le pouvoir je le veux, et surement plus que Junior. Les espoirs de Wismerhill sont peut-être incalculable mais je sais ce qu'il en est des miens... Guili guili, tu m'écoutes là professeur?

-Je ne suis pas sûre que désirer ce qui nous fait souffrir puisse être désigner comme un don... Peut-être qu'il nous donne du courage mais s'il apporte le desespoir, sachez qu'il est à bannir...
Mes choix, je les ai pesé et je vous jure de les assumer, pour que vous soyez fière de moi, en toute circonstance.
Est-ce idiot de vouloir protéger celui à qui je vais donner la vie? je ne pense pas. Bien entendu il y a le risque que je le perde, mais il est infime par rapport au danger qu'il courera si mon mode de vie continue ainsi.
Dans un sens, je vais continuer ailleurs, en Egypte comme vous le savez, ce que je m'emploie à faire ici. Concentrer tout mes efforts dans un but suprême, celui de vaincre le mal. Dis comme ça, cela parait bien idiot, n'est-ce pas? Mais je sais aujourd'hui que je ne suis pas seule et ma voie sera accompagné d'être à qui je tiens.

Elle avait repris plusieurs fois son souffle pendant sa réplique, mais cette pause là fut plus longue.

-Vous, qui cherchez l'amour... ne seriez vous pas prêt à tout abandonner pour le trouver et vous y consacrer? En connaissance de cause, et pour vous avoir cottoyé pendant plusieurs mois, je doute que vous renonciez si facilement à vos rêves.
Je ne cherche ni l'argent ni la vie eternelle, seulement le bonheur pour les miens. Est-ce trop demander que de vouloir vivre tranquille?

Misha se leva alors.

-J'aurais des remords si par le fait d'avoir voulu changer les choses je perds Junior ou même mon bébé. Mais je ne regretterais pas d'avoir essayer. Je pense qu'après tout ça, vous avez vu que ma determination était telle qu'il était inutile d'essayer de m'empêcher d'accomplir mon avenir...

Misha se protégeait mentalement du mieux qu'elle pouvait pour qu'il ne devine pas ce qu'elle ressentait. Le doute. Il avait insinué un soupçon de trop dans son esprit. Le fait qu'elle pourrait décevoir des gens. Et ça, elle ne le souhaitait vraiment pas.
La jeune fille esperait que l'entretien se finirait bientôt, il lui était pénible de tenir tête au directeur, sachant qu'il pouvait lire facilement entre les lignes de son coeur. Peut-être qu'une apparition fugitive de Junior sauverait la situation...

Velvet sourit à Misha. Apparemment, elle savait ce qu'elle faisait.

- Je suis désolé, Misha, d'avoir lu dans les pensées de tous, mais je tien à te préciser que je n'ai jamais fait intrusion dans ce qui était trop intime, seulement dans ce qui était important de savoir, simple précautions après avoir vu ce qu'un élève que j'appréciais a fait... Dit-il en pensant à Junior qui se trouvait dans la pièce d'à côté.

Il se leva et marcha devant Misha pour se mettre face à elle. Il lui fit son plus beau sourire avant de reprendre la parole.

- Pour ce qui est de tes choix, je voix que tu sais très bien ce que tu fais et je suis plus fier de cela que si tu m'aurais battu en force de l'esprit. Alors je te souhaite bon voyage et bonne vie, j'espère que tout ce passera au mieux... Au revoir...

Velvet fit un mouvement de rotation et transplanna dans son bureau...

Junior attendait Misha au bout du couloir, dès qu’il là vit sortir, il s’avança vers elle, mais déjà Velvet était apparut. Apparemment ce dernier savait à peu de chose près tout ce qui s’était passé dans Poudlard. Il semblait aussi que Dabro ne lui tenait pas rancune d’avoir tué deux de ses élèves, c’était sans doute car il connaissait ses nouvelles intentions, mais la bonté du professeur l’impressionna tout de même.

Après une discussion qui ne semblait jamais prendre fin, il finit par partir, laissant Misha seule. Ce fût le moment que choisit Junior pour la rejoindre, rangeant la baguette qu’il avait sortie dès que Velvet était apparut, il fit craquer son cou avant de s’avancer vers elle. Elle paraissait encore plus sûre d’elle que la veille, même si on sentait que le discours du directeur l’avait ébranlé au fond.

Toussant légèrement, il signala sa présence pour la sortir de ses rêveries. Essayant de se montrer le plus gentil possible depuis qu’il l’avait retrouvé, il l’embrassa sur le front avant de lui rappeler que Wismerhill devait les attendre maintenant. Le rendez-vous avait été prit devant l’ancienne cabane de Hagrid, qui avait pris feu quelques jours auparavant.

Il prononça la formule Wingardium Leviosa en essayant de limiter un maximum les gestes, et tout en tenant Misha sur le coté, il laissait ballotter gentiment sa valise derrière eux. Il ne dit pas un mot, peut être profitait il d’un moment de bonheur qu’ils n’avaient pas vécu depuis plusieurs mois, peut être pas…

Après un bref coup d’œil par la fenêtre, il vit bien Wismerhill, qui n’avait pour bagage qu’un petit sac à dos. Etonné, Junior s’était plutôt attendu à des centaines de valises remplies de livres et cartes. Arrivé en bas, Wismerhill les rejoignit.

-On va partir maintenant, avec le décalage horaire on sera là bas il sera 14 h. Vous ne prenez pas de bagages Junior ?

-Non, je n’ai besoin réellement que de ma baguette, au pire je fais apparaître ce que je souhaite. Et vous ?

-Ce sac est magique, il peut contenir autant de chose qu’un container, et ne pèse pas plus d’un kilo. Un cadeau offert par… pas je ne sais plus qui d’ailleurs.

-Une perte de mémoire ?

-Oui, j’ai comme un trou sur l’identité du dit donneur… enfin passons, mettez chacun votre main sur mon épaule, et quand je commencerais à tourner sur moi même, faites le aussi, dans le même sens surtout !

Junior comprenait pourquoi Wismerhill s’inquiétait sur le sens de la rotation. En effet, il avait assisté à plusieurs accidents dû à ce manque de rigueur, le résultat pouvait être assez horrible. Posant sa main sur son épaule et lâchant celle Misha, il transplannèrent tous ensemble dans un grand Pop.

Dès leur arrivée, une bouffée de chaleur les assomma, passer d’une température normal à celle du soleil torride d’Egypte se faisait sentir. Junior balaya des yeux les alentours, ils se trouvaient au beau milieu d’une grande place, entourée de marchant de fruits.

-Bienvenu au Caire ! La chaleur ne va cesser d’augmenter qu’en fin de soirée, nous partirons donc demain matin, avant l’aurore. Après un bref signe de tête de ses interlocuteurs, il pointa le doigt vers un grand hôtel en marbre. Nous dormirons là, c’est la seule hôtellerie magique de la capitale. Je vais nous réserver deux chambres, ne rentrez pas trop tard.

Il avait prononcé ces dernières paroles comme un père parlant à ses enfants, mais c’était sur le ton de l’amusement ; Wismerhill ne s’inquiétait pas de la santé de Misha tant qu’elle restait avec Junior, même si les rues du Caire était assez mal-famée.

Il s’éloigna doucement, heureux d’être de retour là où se sentait chez lui. Pendant ce temps Misha et Junior goûtèrent une pastèques, un fruit que semblait apprécier Misha. Ils flânèrent de longues heures, avant de voir la nuit tomber et de rentrer.

Misha avait apprécié la balade, promenant ses mains sur la douceur des objets déballés à la va-vite par des marchands à la sauvette. Elle se rappelait la douceur laissé par une rose noire sur ses doigts, unique en son genre, qu'elle avait frôlé, instinctivement. Des soies riches en couleurs avaient illuminé ses yeux, elle restait étourdie face à tant de beautée.

Les grands espace l'enivrait autant qu'elle l'effrayait. Tout ce sable chaud qu'elle apercevait à l'horizon... cette zone déserte où régnait la tranquillité... celle à laquelle elle aspirait tant...

Elle écarta les bras en signe de communion avec l'atmosphère mais ce n'était pas de la joie qui transperçait son visage. Une sourde tristesse parcourait son corps, la faisant trembler. Dans la chaleur étouffante du soir couchant, Misha avait mal au coeur, comme un vers qui ronge une pomme de l'intérieur, un sentiment inconnu jusqu'alors l'avait envahi. Besoin de paix besoin d'amour, Misha en avait assez d'affronter des dangers périlleux, ses limites étaient franchies, il lui fallait du calme, du repos et... beaucoup de tendresse.

Réclamer donne une impression de vide lorsqu'on reçoit, spontanée rime avec bonheur dans un échange équitable de sentiments. Misha ne voulait en aucun cas demander des marques d’attention, elle se savait assez exaspérante et rajouter des soucis était le dernier de ses envies. S'écartant légèrement de Junior, prétextant un mal de tête, ils prirent le chemin du retour. Le coucher de soleil, d'un beau rouge éclatant pétillait semblait-il de complicité.

Dans une idée de doute et de peur enfantine, la jeune fille testait, étudiait, et provoquait les réactions de son compagnon. Taquine, joueuse, blessante, elle ne se reconnaissait plus.
Que lui arrivait-il? Sa confiance semblait envolée avec le vent venu de l'Est, prenant sa source dans les hautes montagnes d'Asie.

Le doute de n'avoir fait le bon choix, l'incertitude de voir à 17 ans son avenir bouclé comme un parfait petit paquet qu'il ne restait plus qu'à expédier.

Bien sur elle l'aimait, mais comment être sure de prendre la bonne décision sans avoir vécue, ou quasiment pas? Le goût du risque ne remplirait pas sa vie à son aise si la monotonie la tenait au creux du coeur.

Une larme silencieuse coula sur ses joues, elle s'en voulait de douter, elle s'en voulait terriblement. Peut-être le moyen d'exprimer ses peurs étaient d'autoriser officiellement l'entrée dans ses pensées par Junior? Mais elle avait peur de le blesser, qu'il ne comprenne pas...
Elle espérait qu'il s'était tenu tranquille pendant son débat intérieur.

La culpabilité vint ensuite, à l'entrée de l'hôtel.

Amour, confiance, droiture, franchise... voila bien des choses que j'oublie. L'égoïsme me tient par le bon bout...

Se retournant brusquement vers celui en lequel elle avait placé tout ses espoirs puis tout ses doutes, elle lui sauta presque dessus, dans un besoin attendrissant de protection et de pardon. Elle regrettait son manque de foi en lui, lui qui en avait sûrement besoin...
Ses bras autour de son cou, elle sanglotait dans un bruissement à peine, son pêché était trop grand pour être donné en pâture au public.

-Excuse-moi...

Seul ces mots pouvaient sortir, le reste était coincé dans les tréfonds ténébreux de son coeur... Elle voulait juste entendre des mots doux, qui la rassurerait, comme une enfant au sommeil agité que l'on berce avant qu'il s'endorme…

Elle avait parut distante, voir différente sur le retour. Junior tout en fronçant les sourcils ne savait pas vraiment comment réagir, avait il mal fait quelque chose ? L’avait il blessé sans s’en rendre compte ? Puis soudain, sans prévenir et sans crier gare, elle se jeta sur lui murmura ;

-Excuse-moi...

Gardant les bras ouvert par la surprise, il n'osait pas bouger. Cependant il finit par sourire et referma ses bras autour de sa taille, tout en penchant la tête sur son cou et lui offrit un doux calin.
Puis, relevant sa main droite, il caressa une longue mèche de ses cheveux jadis rose bonbon. Il ne savait pas ce qui se passait dans la tête de celle qu’il aimait, mais l’heure était au réconfort, pas aux questions.

Il ferma les yeux et chercha l’esprit de Wismerhill dans l’hôtel. Il transplanna dans sa chambre gardant Misha dans ses bras. Raïken leva les yeux indifférent, il semblait être en train de lire le petit carnet noir qu’il avait trouvé dans le gros volume. Sans prendre trop le temps de réfléchir, il saisit les clefs de leur chambre et les lui lança.

Il montra alors avec le pouce qu’elle se trouvait juste à coté. D’un hochement de tête pour montrer qu’il avait compris, Junior transplanna pour la seconde fois, essayant de ne pas bousculer Mihsa. Celle ci ne faisait pas de commentaires, elle ne parlait plus, à moitié somnolente.

Ils arrivèrent dans une vaste chambre luxueuse, où trônait au centre un grand lit double. Le plus précautionneusement possible il la déposa sur le lit. Deux longues larmes coulaient pour glisser sur ses joues et mouiller les draps. Prenant son visage dans les mains, il les essuya avant de l’embrasser sur le front, puis dans le cou, puis sur les lèvres.
Il la regarda alors, dans les yeux et sourit ;

-Quoi que tu ais fais, je t’excuse, comme tu m’as pardonné mon passé, comme il faudra que tu pardonnes notre avenir. N’ai pas peur ma toute belle, l’enfant naîtra, le Seigneur Sombre mourra et nous serons une bonne petite famille tranquille.

Il sourit, l’idée d’être un père responsable d’une famille avec un enfant le troublait un peu.

-Maintenant il faut que tu essayes de te reposer, j’ai l’impression que tu ne dors pas assez ces derniers jours.

Il tira la couverture pour recouvrir Misha. Celle ci se laissait faire, les larmes avaient cessé de couleur, mais ses yeux restaient rouges. Calant un oreiller sous sa tête, il l’embrassa une dernière fois au front, avant de luis fermer les paupières délicatement.

-Dors si tu as sommeil.

Il se releva alors, le soleil était en train de se coucher à l’horizon. La lumière perçait le verre de la baie vitrée. Fermant les rideaux, il observa une dernière fois la ville, mais il n’aperçut pas l’ombre menaçante cachée au milieu de la foule qui le guettait.

Il se doucha rapidement, fit apparaître un caleçon ( pratique la magie ^^ ), l’enfila et se coucha sur le dos. Observant le plafond, il se demandait encore si c’était ça la vie qu’il souhaitait. Mais le sommeil eu raison de lui, et il s’endormit.

Misha dormait d'un sommeil presque paisible, réconfortée par l'attitude et les paroles de Junior. Réveillée par les bruits de pas discret d'une femme de chambre embauchant elle se mit à réfléchir jusqu'a en avoir mal à la tête.
Il n'y avait point à douter maintenant, il fallait foncer. Elle s'était déjà montrée maladroite, voir empoisonnante. Ce qu'elle avait longtemps redouté dans le château se produisait.

C'était bien involontaire mais s'y attendant, elle n'avait qu'à mieux faire. Elle sentait la présence de l'homme de sa vie à ses côtés, sa respiration calme et apaisée... Les yeux grands ouvert, elle souriait, repensant à la "bonne petite famille" qu'ils formeraient. Cela lui paraissait presque impossible, pas inaccessible mais plutôt comme quelque chose que l'on ne désire pas vraiment. Comme si vivre sur la sellette en rêvant à un avenir meilleur était plus tentant que vivre tranquille en pensant au passé.

Elle se retourna, même tôt le matin, la chaleur était prenante. Une belle journée en perspective. Avisant les 5 heures du mat' affichés sur le réveil, elle se leva doucement, déposa un baiser sur la joue chaude de Junior et partit prendre sa douche.
Elle avait aisément deviné que Wismerhill viendrait les chercher de bonne heure pour profiter de la mince fraîcheur matinale.

Donnant quelques instants de répit supplémentaires au jeune homme allongé dans son lit, Misha réceptionna le petit-déjeuner avec un sourire, une grâce naturelle (:p) et un pourboire généreux.
S'asseyant enfin à ses côtés, il lui présenta son dos, comme peu pressé de commencer cette journée ensoleillée. Riant, elle lui secoua l'épaule puis, passa carrément sa tête par dessus, elle lui souffla dans l'oreille:

-Debouuuuuuuuut paresseux! C'est l'heure de se lever, avec l'ami ricoré!

Elle le taquina jusqu'à ce qu'il soit en état de manger. Ne parlant pas des évènements de la veille, ils discutèrent de chose et d'autres jusqu'à extinction totale des tartines.

Après quoi elle alla se préparer dans son coin, le laissant seul quelques temps. Isolée dans la salle de bain, elle se mouilla le visage, la chaleur, était-elle intérieur ou extérieur? Cela lui était bien égale, elle étouffait.
Un instant, des nausées lui rappelèrent sa condition de femme enceinte. Cela n'avait donc rien à voir avec le climat. Tant mieux... pour les autre.

Se coiffant à la va-vite, elle sortit, sourire aux lèvres. Par chance, son mal de coeur s'espaçait de plus en plus ces derniers temps, agrémenté par contre d'une prise de poids encore invisible.
D'humeur tantôt câline tantôt taquine, Misha titillait gentiment Junior.

Toc Toc Toc

Enfin, on venait les chercher. La jeune fille ouvrit la porte à la haute silhouette de son ancien camarade désormais ami Wismerhill.

-Bonjour! Bien dormi? Oula de grosses cernes, un air pâteux... t'as lu jusqu'à quelle heure toi?

Misha savait pertinemment les effets et les causes d'une lecture nocturne. Elle l'avait assez testé pour ça... Il lui adressa un sourire.

-Salut vous deux. J'ai potassé le carnet toute la nuit, je dois pouvoir maintenant nous guider jusque... notre point de rendez-vous.

Il n'avait cité aucun lieu, jugeant sûrement l'endroit inapproprié à des confidences. Le Caire était vraiment un nid d'oiseaux de toutes sortes...

-Vous êtes prêt? On y va.

Ils descendirent les étages de l'hôtel prirent maintes rues avant de tomber sur un commerce de 4x4. C'était apparemment le moyen de transport qu'avait choisi le "guide". Il se renseigna sur les prix, discuta longuement, marchandant à l'occasion puis opta pour un vieil engin miteux.

A sa vue, le marchand eut un sourire goguenard, Misha fronça un sourcils et leva l'autre simultanément, Junior ne dit rien et le visage de Wis s'éclaira comme s'il venait de découvrir la septième merveille du monde.
Dubitative, la jeune fille s'approcha et caressa le capot.

M'étonnerais pas qu'il nous lâche au bout de 500 mètres celui-la... Mais vu la tournure des choses, je suis sûre que Raiken va le prendre.

Et effectivement, cinq minutes plus tard, ils embarquèrent dans l'engin de malheur.

-Euh Wis? Je peux te poser une question?
-Oui, vas-y. Non attends, laisse moi deviner... tu te demandes pourquoi j'ai pris cette vieille voiture, non?
-Exactement. C'est une antiquité! On ira pas loin avec ça.
-Détrompe-toi... je suis sûr qu'avec un peu d'aide elle nous mènerait là où on voudrait. Mais ce ne sera pas la peine. Nous allons dans le désert à l'aide d'animaux bossus, appelés dromadaires.
-Quoiiii? Alors ce 4x4....
-Ne nous sert à rien, c'est exact. Enfin pour être plus précis il nous emmène à un rassemblement de nomades, à qui nous pourrons acheter plusieurs belles bêtes, je l'espère.
-Tu t'es fait avoir... on pouvait y aller à pieds, pour moins cher.
-Le marchand était si persuadé que son tout terrain allait tomber en pièces qu'il me l'a fait pour presque rien. A condition que je lui en rachète un si je l'abîmait plus encore. Lui doit me rembourser si je n'atteins pas la sortie Ouest du Caire. A ton avis, qui est le plus défavorisé?

Misha était à demi hébétée. Il avait le sens des affaires, ça c'était sûr! Il était clair qu'il avait longuement vécu ici, connaissant les astuces du marchandage et aidé par la magie...

-Notre temps est précieux, surtout le matin. Nous allons plus vite en voiture.

Elle hocha la tête, un demi-sourire sur les lèvres. Un allié précieux ce Raiken...
Les rues étaient tremblantes de monde, des couleurs lui sautaient aux yeux, toutes plus chaudes les unes que les autres. Rouge, jaune, orange... Les marchés s'installaient, petit à petit.

Une ligne de palmier délimitait la sortie de la ville. De loin en loin on voyait vaguement des ébauches d'oasis, mirage mortel dans ce décor de rêve.
Un campement avait été dressé, des tentes marrons, un feu au centre, une marmite dessus.... Wismerhill coupa le moteur à une centaine de mètre et les pressa d'attendre dans le véhicule, il allait négocier.

Avançant d'une démarche naturelle, il les rejoignit et se mit à parler. De toute façon trop loin pour entendre, Junior et Misha ne pouvait qu'observer sa façon d'évoluer dans le groupes. Se présentant d'abord à une femme, elle l'amena à un homme puis à un autre, plus vieux.
Ils se serrèrent dan leurs bras, Misha pensait la partie gagnée et elle détourna les yeux, captivée par le ballet étrange d'un vautour sautillant non loin de leur véhicule.
Des éclats de voix retentirent alors, en égyptien. Raiken restait de marbre tandis que l'ancêtre faisait des signes éloquent avec ses bras. Il y eut un conciliabule puis cela se termina.

Leur guide revint vers eux, l'air contrarié.

-Ils refusent de nous vendre des dromadaires, ils ne croient pas en mon projet.
-Tu les connais bien?
-Oui... à un certain moment ils voulaient me marier à sa fille et j'ai failli me laisser embarquer dedans. Ca s'est finalement bien terminé. Mais il n'a par contre pas supporté le faite que je perde cinq de ses bestiaux à ma dernière expédition. C'est une tête de mule, il faudra trouver autre chose. Les pauvres bêtes ont été englouties par un sort de réduction.

Misha était choquée. Ce vieil homme décidait de marier sa fille, Wismerhill n'en voulait pas, il ne s'en offusquait pas mais pour 5 de ses animaux, c'était la déclaration de guerre?
Suffocante, la jeune fille serra les poings, fit demi-tour et se dirigea vers les nomades.

Aucun des deux hommes ne l'empêchèrent d'abord, trop surpris pour réagir. Puis, le "guide", sachant les dangers pour une femme d'aborder un homme de cette troupe, surtout que c'était Misha et qu'elle était très remontée, sentit le danger. Il voulut lui agripper le poignet mais elle se dégagea d'un geste brusque, toujours dans sa lancée.

Elle accéléra l'allure, alla se placer devant un grand barbu à l'oeil malicieux et planta son regard dans le sien. Ses yeux, presque rouges, lançaient des éclairs. Elle le pensait sévère, il semblait doux, elle le pensait injuste, il semblait bon. Soudain hésitante, elle balbutia quelques mots.

-Je... je suis venue vous parler!
-Eh bien, fais.
-J'accompagne Mr Raiken, là-bas présent.
-Oui.
-Et... et je suis outrée!!! Je ne connais pas les détails mais j'ai appris qu'une femme avait été proposée en mariage. Je trouve ça dégradant pour elle! Elle a eu de la chance qu'il ne se soit rien passé! On a pas le droit d'imposer sa volonté aux gens! Et pour ces cinq animaux auxquels vous semblez tenir comme a la prunelle de vos yeux sombres... Il ne vous les rendra sûrement pas, parce qu'il ne le peut pas! Mais s'il pouvait, il le ferait, il est honnête! Alors il n'y a pas de raisons de ne pas lui en revendre! Si vous voulez je m'engage personnellement à veiller sur eux et je vous rendrais leurs longes en main propre!
-C'est tout?
-Euh...oui.

Misha rougit, mais pas de colère. Le calme du nomade imposait le respect et sa vieille face rabougrie lui plaisait bien au final. Un air paternel naquit sur son visage, une ébauche de sourire aussi.

-Puisque tu reconnais ne pas savoir les détails, je vais te les apprendre, ne pas te laisser dans l'ignorance semble être une bonne chose. C'est ma propre fille qui est en cause dans cette histoire. Elle aime éperdument ton ami et j'ai accepté de l'aider à conquérir le coeur de celui qu'elle désirait. Alors qu'il ne se soit rien passé n'est pas une bonne chose, car je tiens à ma fille, beaucoup plus qu'à mes dromadaires.
Et pour ceux-ci, je les avaient confiés à Wismerhill mais il ne me les a jamais rendus. J'aurais pu lui pardonner s'il ne s'était pas sauvé! Enfin, une histoire urgente d'après lui... Et j'ai abandonné une partie de ma caravane dans le désert.
-Il faut lui pardonner Monsieur, s'il vous plait!
-Tu y tiens tellement que ça à avoir des animaux pour te transporter dans le désert? Tu sais que c'est dangereux?
-Un de quoi? Mais non, c'est pour lui, je ne veux pas que vous soyiez fâché! Enfin oui, j'aimerais vraiment pouvoir aller dans le désert... et je m'excuse pour votre fille.

Les trois explorateurs étaient maintenant côte à côte, dont l'un bénissait les dieux de la tournure que prenait les choses.

-Bien que tes accusations n'aient pas été fondées, tu as défendu ton ami avec passion et j'apprécie ça. De ce fait je vous accorde mon pardon, à tout les deux.
-Merci monsieur. Et.... pour les dromadaires?
-Il va falloir négocier!

Le vieil homme éclata de rire devant l'air de Misha, elle ne s'y attendait vraiment pas. C'était un marchand jusqu'au bout. Elle sourit. Pendant que Wismerhill parlait on lui donna de l'eau. Elle se désaltéra et resta aux côtés de Junior. Les yeux dans le vide elle lui posa une question.

-Tu crois que j'ai bien fait?
-Oui.
-Et... si on avait voulu te forcer à épouser une femme... qu'est-ce que tu aurais dit?
-Une femme que je connaîtrais ?
-Une femme que tu n'aimerais pas mais que tu sais que cela servirait tes intérêts.
-Je ne sais pas... je ne pense pas.

Elle sourit doucement. Wismerhill revint, apparemment il s'était arrangé avec le vieil homme et avait acheté 4 dromadaires. Un pour chacun plus les bagages.
Monter dessus ne fut pas une partie de plaisir, Misha avait le plus grand mal à ne pas éclater de rire, ce qui aurait fait peur aux animaux. Enfin elle fut à califourchon dessus et il se releva. Elle lui flatta l'encolure, prête à partir.
Ses deux compagnons se débrouillèrent plutôt bien aussi et ils se mirent en route. Moulinant avec ses bras pour dire au revoir aux nomades, Misha leur cria un "Merci" retentissant.

Son dromadaire partit au galop et faillit la renverser. Son pied, accroché dans une lanière, avait retenu Misha en place. Elle ria encore plus mais calma l'animal nommé Zaph avec des paroles dans l'oreille.

Quatre dromadaires traversaient le grand désert de Libye, sur trois d’entre eux se tenaient trois sorciers. L’un d’entre eux galopait en tête, le magicien lisait un petit carnet noir, s’arrêtait de temps en temps, vérifiant à l’aide d’instrument qu’ils étaient sur le bon chemin et repartait. Derrière suivaient les trois autres méharis. Sur l’un se trouvait une jeune femme, tenant la lanière de son dromadaire sans forcer, observant le paysage infini que le désert offrait.

Juste derrière elle, un homme aux cheveux rouge comme le sang, dormait tranquillement les mains derrière le crane. Le visage recouvert par un tissu, il tenait dans sa main gauche une corde qui obligeait le dernière des dromadaires à suivre la marche. Le soleil était maître du ciel, et aucun nuage ne venait obscurcir le sable chaud.

Au bout de plusieurs heures, Wismerhill s’arrêta. Regarda une dernière fois son carnet, et sauta de son dromadaire. Il fit signe à Misha de se stopper, ainsi qu’à Junior. Ils descendirent alors tout les deux ;

-Je crois que nous sommes arrivé. Tout concorde, la pyramide de Methatron doit être en face de nous.

-Pourquoi est ce que je vois rien ?

-C’est la première épreuve ; nous n’avons pas besoin de nos yeux pour voir, il faut sentir sa présence, et le bouillon de puissance qu’elle dégage. C’est à ce moment là qu’elle apparaîtra réellement devant nous.

-Et comment voulez vous la sentir ?

-Cela, il faut le demander à ceci. Il pointa de sa baguette le calepin noir en souriant. En fait c’est tout simple, pour réellement voir la pyramide, il faut être sûr qu’elle se trouve devant nous, en avoir la certitude. Comme cela…

Il ferma le livret en le faisait claquer, le rangea dans le sac qu’il portait en bandoulière et avança lentement, la main gauche en avant cherchant à tâtons une paroi invisible. Ses yeux étaient froncés, un masque beaucoup plus sérieux que tout ce qu’il montrait à l’ordinaire était apparut sur son visage.

-Methatron, ouvre moi !

Il resta quelques secondes, le bras levé, regardant avec fureur le vide devant lui, avant que lentement, se dessine une paroi de pierre, puis petit à petit, toute la pyramide était visible à l’œil nu. Au centre, la où se trouvait Wismerhill, une grande porte en marbre bloquait l’entrée.


-J’ai dis ouvre Methatron !

Il levait alors le bras avec encore plus de conviction. Si ses yeux avaient pu s’enflammer, ils auraient pris feu instantanément. Il pointa sa baguette sur la jointure entre les deux porte de marbre qui formait la grande porte. Il ferma les yeux tout en gardant le bras levé, et murmura des paroles inaudibles qui semblaient être de l’ancien l’Egyptien.

Alors, lentement, les portes s’ouvrirent, provoquant un bruit sourd dû au frottement de celle ci sur le sol. Ils purent alors découvrir un grand couloir sombre, faiblement éclairé par des torches accrochées aux murs, qui semblaient ne jamais s’éteindre.

Des signes représentant des animaux, des trais ou encore des yeux étaient gravés tout le long du couloir. Wismerhill les observa quelques secondes, avant de faire signes aux deux autres de le suivre.

-Ne prenez que ce qui vous semble nécessaire, baguette en priorité bien sûr.

Junior attacha les dromadaires avant de s'avancer complètement. Il s’approcha lentement des écritures, les frôlant du doigt, il fronça les sourcils.

-Je crois que j’arrive à lire ces signes…

-Hein ? Cela m’étonnerai, seuls quelques grands experts le peuvent, avec moi bien entendu.

-Pourtant j’y arrive, ça parle de la privation de l’âme de celui qui osera s’en prendre à la tombe de Methatron…

Wismerhill se retourna, lu le message, puis fronça les sourcils en regardant Junior. Il ne pouvait savoir que l’Entité avait donné un bel héritage, un cadeau rassemblé durant des siècles avant de lui être confié.

-Vous êtes décidément quelqu’un de bien curieux monsieur Dread.

Un silence lourd s’imposa. Junior regarda Wismerhill, haussant un sourcil, puis se tourna vers Misha, qui haussa elle les épaules en signe de « Je sais pas », puis il reporta son regard sur Raïken, se grattant le menton.

-Comment connaissez vous ce nom ?

Wismerhill se mit alors en réfléchir, caressant ses longs cheveux ondulés.


-À vrai dire je n’en sais rien… ce nom m’est venu intuitivement. Enfin bon, avançons avançons, nous n’avons pas de temps à perdre.

Et il s’enfonça dans le long couloir, sous la faible lueur qu’envoyait son lumos. Soufflant un coup, Misha et Junior le suivirent, quelques pas après avoir avancé, la lourd porte derrière eux s referma brutalement.
Wismerhill se retourna, affolé, il n’avait pas prévu cela.

-Je crains que nous ne puissions plus reculer maintenant. En espérant que ce que vous avez lu n’était que mensonge destiné à nous faire fuir.

Il se retourna à nouveau et s’engouffra dans la pénombre. Mais le couloir fût soudain éclairé comme jamais il ne l’avait été ; un jet semblable à un immense projecteur de lumière était sorti de la baguette de Junior.

-Je pense qu’il vaut mieux utiliser mon lumos au votre, sans vouloir vous offenser.

-Je pense aussi, mais cela inclut que vous passiez devant…

-Ce n’est pas un problème.

Wismerhill s’écarta pour le laisser passer, et ils purent alors voir le fond du couloir, qui donnait… sur un mur. Une fois devant, Junior lu à haute voix ce qui était inscrit.

-Si tu veux rejoindre le Methatron, tu devras regarder le royaume de Dieu, car c’est là que ce trouve la réponse.

-Je ne pense pas que cela veuille vraiment dire cela, le grand œil là, a deux significations ; Si tu veux rejoindre le Methatron, tu devras être à la vue de Dieu et de se qui fait son royaume, car de là il te donnera la réponse.

-Le royaume de Dieu ? Le paradis je suppose ?

-C’est une énigme commune, dans les deux cas le ciel à une importance, j’en déduis qu’il nous faut lever la tête.

Ce qu’il fit. Il virent alors un grand trou, grâce à lumos, ce qu’il y avait dedans leur fût donné ; une charpenterie en bois, comme celle d’une grange.

-Pouvons nous transplanner là dedans ?

-Je pense que nous pouvons transplanner de l’intérieur de la pyramide, mais pas de l’intérieur à l’extérieur, et vice versa. Une protection suplémentaire contre les intrus. Suivez moi.

Il tourna sur lui même et disparut dans un léger pop, un pop qui se refit entendre quelques mètres au dessus. Junior sourit à Misha, il savait qu’elle ne pouvait toujours pas transplanner. Il la prit à l’épaule et imitant Wismerhill, il arrivèrent dans le dit tunnel.

En fait c’était une pièce de la taille d’un salon, où se trouvait quatre trou dans le mur, suffisamment grand pour pouvoir y rentrer, il se trouvait qu’en fait c’était des tunnels, mais d’aucune façon on ne pouvait savoir où il menait.

-Je crains que nous devions nous séparer, chacun doit prendre un tunnel, et essayer d’arriver au bout, s’il sent un danger, il transplanne dans cette pièce et nous appelle.

Misha ne laissa à personne le temps de continuer la phrase de Wismerhill. Elle fit un pas en avant, se retourna, leur adressa un petit signe d’au revoir de la main et reparti dans le sens inverse.
Pleine de curiosité, Misha effleurait les murs de sa baguette, son lumos, évidemment moins puissant que celui de Junior, lui permettait tout de même d’observer les pierres vieilles de plusieurs millénaires. Aucune inscription pour le moment n’était visible et quand bien même il y en aurait, elle ne savait pas les déchiffrer.

Elle s’était sentie bien seule et bien faible après la découverte d’un nouveau don de Junior. Bien sur elle avait été heureuse pour lui mais…cela creusait encore un écart important entre eux.

Le nez en l’air, Misha rata la première marche de ce qui sembla être un escalier. Poussant un cri, elle mit ses mains en avant pour se protéger, fit un roulé boulé et dévala les escaliers sur le dos, arrivant en bas plus vite qu’elle ne l’aurait jamais cru possible. Etalée de tout son long, la jeune fille cracha de la poussière. Un rire retentissant lui fit l’effet d’un marteau cognant contre sa tête. La chute l’avait déjà bien amoché, le rire la tuait à demi.

Un genou, puis l’autre, un pied, une main, un deuxième pied, Misha se remettait debout avec difficulté, époussetant ses affaires pleines de sable. Qui cela pouvait-il bien être ? Aucun moldu n’aurait pu rentrer dans la pyramide. Etait-ce un sorcier qui voulait les concurrencer ?

Tâtant ses poches, elle s’aperçut qu’elle avait perdu sa baguette dans la chute, impossible donc de se défendre en cas d’attaque. Se maudissant intérieurement, elle scruta l’obscurité, à la recherche de la gorge d’où provenait ce rire désagréable.
Ce n’était rien qui touchât le sol, elle entendait très bien que cela venait d’au moins deux mètres de hauteur. Eliminant la possibilité d’un géant, Misha sentit un courant d’air et le rire changea de provenance. Cette chose lui tournait autour!

Serrant les poings de rage, la jeune fille essayait de suivre le mouvement mais était toujours trop lente. Se rappelant vaguement un cours du professeur Darbro, elle ferma les yeux et essaya de se concentrer, de voir autrement qu’avec ses yeux. Une présence peut-être se ferait-elle sentir ? Arrêtant de bouger, elle ne pensa à rien. Bizarrement, cela lui était devenu facile ces derniers temps, ne pas penser, ne pas bouger…glander. Une chose l’impressionna d’abord. La taille de la salle… était pesante tellement elle était grande. Misha l’avait d’abord vu comme une antichambre ou quelque chose comme cela mais en faite cela semblait être plus que cela. Haut de plafond, elle ne sentait pas de mur vers sa droite, comme si la pièce continuait.

Par contre, rien sur la présence attendue dans les airs, rien à part toujours ce mouvement, qu’elle sentait sur sa peau.

-Je vois bien que tu ne me veux pas de mal, montre-toi ! Euh… n’aie pas peur !

C’était un peu ridicule de lui dire ça mais puisqu’il ne semblait pas y avoir d’autre solution…
Une réponse se fit entendre… Misha ne comprit rien du tout, c’était de l’Egyptien, ancien apparemment car il n’y avait pas d’accent comme elle avait entendu dans la rue.

Génial… ça va être gai la communication !

Une ombre blanche flotta devant les yeux ouverts de Misha. Un fantôme ? Non, un esprit frappeur. Il était habillé d’un pagne, les cheveux longs et noirs ballants… et un petit animal l’accompagnait. Plissant les yeux, ce qu’elle avait d’abord pris pour un renard était en fait un fennec. Lui aussi était une ombre pâle, comme ce qui semblait être son maître.

Un détail ne lui échappa pas. L’esprit faisait tourner entre ses doigts sa baguette magique, l’air ravie. Il parla mais comme précédemment, la jeune fille ne comprit pas un traître mot mais le ton qu’elle capta, était un genre de remerciement. S’en devenait inquiétant, que lui avait-elle fait ?

-Euh... s’il vous plait… je pourrais récupérer ma baguette ?

Pas de réponse. Il descendit de là où il était perché, le fennec à ses pieds pour la rejoindre. Il se plaça derrière elle, inclina brièvement la tête et attendit.

Oulala, qu’est-ce qu’il me veut ?

Misha se retourna vers lui, et, suivant le mouvement, il se retourna aussi, dans la même direction qu’elle. Ils fixaient ainsi tout les deux bêtement le mur.

On dirait mon ombre. Voyons voir s’il va me suivre…

La jeune fille se retourna résolument et fit un pas. Sans même avoir à regarder, elle sentit qu’il était derrière elle, ses mouvements déplaçaient de l’air.

Et dire que je ne peux même pas transplanner pour rejoindre les autres…Tant pis.

Elle continua donc à marcher, sans chercher à récupérer sa baguette. Une vieille expérience avec Peeves, l’esprit frappeur de Poudlard, lui avait appris à ne pas se frotter aux esprits frappeurs mal lunés. Ne connaissant pas celui-ci, il était plus sage de ne rien tenter seule.

Un déclic se fit entendre, Misha vit un éclair rouge puis bleu… elle tomba à la renverse, quelqu’un l’avait poussé. C’était une salle piégée. Des sorts de stupefiction sortaient de persiennes dans le mur. Etrange, qui les avaient lancés ?
Misha se releva, s’approcha du mur et comprit. Quelqu’un avait bien jeté ce sort, mais ça datait d'au moins plusieurs centaines d’années. L’éclair rouge se répercutait d’un miroir dans le mur de gauche à un autre semblable en face, à droite. Il allait si vite qu’il était dur de le voir, à moins d’être concentré.
Horrifiée par la force qu’il avait fallu pour jeter ce sort durable, à une vitesse impressionnante, elle se retourna.

Comment ai-je fait pour l’éviter ?? Je l’avais même pas remarqué !

Un courant d’air. Une ampoule qui s’allume dans l’esprit de Misha. C’était l’esprit égyptien qui l’avait poussé, qui avait contré le sort… Il venait donc de lui sauver la vie. Il devait connaître l’existence de ces pièges, mais eu lieu de l’empêcher de s’y aventurer, il la protégeait.

Pratique… mais effrayant. Il doit posséder une force extraordinaire, et je viens de lui fournir une arme…ma baguette.

Son ange gardien avec elle, Misha continua sa route que l’on ne pourrait pas qualifier de sans encombres… mais elle arriva au bout de la pièce saine et sauve, avec plus de peurs que de mal. Toujours elle avait été protégée, comme une innocente que l’on guide vers l’autel des sacrifices.

Plusieurs fois, elle avait essayé de se placer face à l’Egyptien et son fennec pour engager un dialogue de sourd qui ne se voient pas mais il suivait chacun de ses mouvements. Misha s’aperçut avec un sourire que lorsqu’il savait qu’elle ne courait aucun risque, il s’amusait avec la baguette, sortant de petits jets de couleurs, comme s’ils profitaient pleinement d’avoir enfin recouvré un jouet longtemps perdu.

On dirait un enfant que l’on a privé de son doudou pendant dix ans et qui rattrape le temps perdu, c’est mignon.

Sans s’arrêter de marcher, elle pointa son doigt vers elle et prononça distinctement son prénom "Misha".
A sa grande surprise, il fit de même, mais ce qu’il dit était si long et si compliqué que Misha, un peu étourdie, failli foncer dans un pilier de marbre.

-Ca te dérange si je t’appelle Sephi ?
-Sephi ?
-Ouais, c’est tout ce que j’ai compris de ce que tu as dit… désolée Sephi.
-Sephi ! Sephi !
-Ahahah oui, c’est ça ! Bon allez, on continue, tu sais où ça nous mène, n’est-ce pas ? J’aimerais bien que ça rejoigne les autres…
-Autres ?
-Oui, Junior et Wismerhill. Tu comprends rien à ce que je te dis, pas vrai ? Tu te contente de répéter ?
-Répéter ?
-J’abandonne ! Et le fennec là, c’est quoi son ptit nom ?

Misha pointa le petit animal du doigt, lequel failli être croquer à pleines dents.

-Eh !!! Quelle hargne ! Je t’ai encore rien fait moi… mais ça va peut-être pas tarder si t’essayes de me bouffer !
-Liche! Misha? Liche!
-Pardon? Liche? C’est son nom? Je comprends mieux pourquoi il est en colère… enfin au moins t’as retenu le mien…

Ils se remirent en route et arrivèrent à… un cul de sac. Deux chemins débouchaient ici, l’un venant de la droite, l’autre de la gauche puis aboutissait ici, devant ce mur. Levant la tête, Misha se dit qu’il était idiot de croire qu’il y aurait deux fois la même épreuve… ce qui fut juste. Le plafond, bien que haut, ne laissait rien entrevoir d’autre que quelques fresques mortuaires.

Caressant du plat de la main le mur, la jeune fille semblait subjugué, quelque chose l’attirait de l’autre côté. Elle s’assit par terre et contempla le tas de pierre avec extase. Sephi lui tournait autour, inquiet, apparemment ce n’était pas comme cela que c’était censé se dérouler…

Il tourna alors la tête vers la gauche, puis vers la droite. Il entendait des pas venant de chaque côté. Se prenant la tête entre les mains, il essaya de secouer Misha, qui ne comprenait pas ce qu’il voulait, n’avait-il pas envie, lui aussi, de regarder ce mur, d’attendre qu’il s’effondre pour continuer le chemin vers cette chose qui semblait si merveilleuse ?

Il ne restait plus que prendre un des trois autres tunnels restant. Junior se décida pour celui à l’extrême gauche et rentra, sans regarder Wismerhill qui prenait celui de droite. Pénétrant dans l’inquiétante ombre du tunnel, il murmura Lumos pour projeter un puissant rayon de lumière et éclairer la galerie.

Les murs étaient replis de vieux signes Egyptiens, expliquant l’histoire de Metathron. Plusieurs dessins représentaient ce qui semblaient être ses exploits. Apparemment il avait repoussé une créature gigantesque appelée Lethifold qui terrorisait le pays.

Un cri se fit entendre. Instantanément Junior cria le nom de celle qui pensait en être l’auteur. Il sonda la pyramide et trouva l’esprit de Misha, plusieurs dizaines de mètres plus loin. Il tenta de transplanner, mais les murs le repoussèrent à sa première tentative, prenant une couleur bleu ciel. Il ne sortirait pas d’ici par la magie.

Rageant, il se tourna vers l’entrée pour prendre le même chemin qu’elle, mais une lourde porte tomba devant ses yeux. Il ne sortirait pas d’ici par là non plus.
Retournant vers le fond du tunnel, il avança précautionneusement, tâtant les murs de sa main libre et regardant le plafond, « des fois que »…

Mais non, il n’y avait rien, même pas un orifice pouvant lancer une flèche ou le sol qui s’écroulerait pour le laisser en proie à une chute vers des pics acérés. En montant des escaliers, il finit par arriver au bout, et se trouver devant un mur. Se grattant la tête, il frappa le mur ; cela sonnait creux.

Remontant sa manche droite jusqu’au dessus de l’anneau magique émeraude, il brandit la baguette vers le mur, et lança le sortilège d’explosion. Effet radical, le mur explosant, mais pour libérer une grand boule en fer, qui attiré par la pente de l’escalier, commença doucement à glisser vers lui.

Rangeant sa baguette, il commença à la pousser, l’Entité lui conférait une puissance physique hors du commun, mais la boule pesait une dizaine de tonne, et il prit courageusement la fuite en sens inverse. La grosse bille prit de la vitesse, ne courant, Junior distingua une forme blanchâtre au loin, elle semblait avancer vers lui.

Quand il sentit le roulement de la boule juste derrière lui, elle apparut plus nettement ; une femme aux trais fins, ses longs cheveux ondulés traînaient derrière elle, habillée par une robe qui devait être Egyptienne, elle le saisit par la taille et s’envola quelques mètres plus haut. Abasourdit, il regarda au sol pour voir la boule s’écraser contre le mur de l’entrée.

Il se retourna vers la forme, elle lui sourit, il lui sourit.



De longues gouttes de sueurs coulent sur mon front, j’observe ce portail. Wismerhill à ma gauche continu de saigner, mais il serre les dents. Je me retourne vers Misha, si belle, si parfaite. Cette déesse de l’amour serait elle donc trop bien pour moi ?

Je commence tout doucement à fatiguer. Mon tunnel m’a éprouvé, et l’armée d’infériis à quasiment épuisé ma force magique. Raïken est blessé, mais Misha n’a rien, c’est peut être égoïste mais pour moi c’est le principal. La Liche gît quelques mètres plus loin, une sacré bestiasse, Metrathon protégeait vraiment bien cette puissance. Je m’avance, mais Misha me retiens.
Je lui fait signe qu’il faut que j’y aille, que le portail réclame quelqu’un. Elle sait. De toute façon, si je ne fais rien nous allons tous mourir. Venir ici était une très mauvaise idée. Le portail représente une aspiration de feu, je me souviens encore la voix roque qui en était sorti. Envoyez moi votre champion. Les épreuves ne faisaient que commencer...

Je regarde une dernière fois Misha, fait mine de sourire mais n’y arrive pas. Je ressent un sorte de bouillottement au ventre, est-ce de la peur ? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir. J’éponge mon front, qu’est ce qu’il fait chaud.

Je sens l’anneau émeraude se desceller de mon bras droit, il tombe au sol dans un bruit sec. Je le ramasse, ainsi les deux buts de ma vie sont fini, ainsi que cette dernière ? J’ai la flemme de chercher le seconde, je pose l’anneau au sol, murmure portus. L’objet s’entoure d’un alleau bleu avant de retomber. Si ce que je m’apprête à faire réussi, ils pourront partir.
Wismerhill me souhaite bonne chance, mais je vais avoir besoin de quelques chose de plus grand que de la chance.

Je m’approche du portail, tend ma main gauche et effleure l’aspiration ; un léger picotement. Je reste perplexe quelques secondes, puis avance d’un pas, aussitôt une vague de feu m’aspire, et je me retrouve projeté dans le milieu de ces flammes, venues tout droit de l’enfer.

Le Metrathon ne parle pas, mais pas besoin de mot, si je veux que les autres s’en sorte, je vais devoir mourir ici. Ma chair me brûle, je reste pendu en l’air au milieu de ce feu ; je suis content qu’elle ne puisse pas voir ça. Je regrette soudain de ne pas l’avoir embrassé une dernière fois, j’aimerais encore sentir le goût de ses lèvres, la saveur de sa salive, l’odeur parfumée de son souffle.

À quand remonte notre dernier baiser ? Trop longtemps déjà. Je sens que je pleure, mais mes paupières ne sont plus, et la larme d’évapore aussi vite qu’elle est venu. Quelle douleur ! As tu besoin de me faire si mal Métrathon ? Ma chair finit de se carboniser, je ne dois vraiment pas être beau à voir.

Ca y est, je le sens je suis mort, je ne dois maintenant être plus qu’un misérable tas de cendre, cela était il vraiment nécessaire ?

Adieu Misha. Elève l’enfant, vie à l’abris de tout cela, je t’en supplie.



Un seconde flamme attrape Misha. Mais c’est une flamme rouge sang, elle ne brûle pas, elle chatouille à peine. Elle se retrouve projeté comme Junior au milieu, et une voix susurre à son oreille.

-Je suis le Métrathon. De tous, tu es celle qui mérite d’acquérir ce que j’appellerai mon héritage. Tu es venu ici en quête d’une puissance, sans savoir que tu es une des seules à pouvoir réellement la détenir. Laisse moi te compter rapidement mon histoire ;
Lorsque j’étais encore jeune, j’ai découvert plusieurs sorte de magie. La magie noire, prévu pour la souffrance, la mort et les ténèbres. La magie blanche, préservant la vie, provoquant un bien être, apportant la lumière. La magie verte, maîtresse des éléments, c’est la seule que je n’ai réellement pas maîtrisé, à part le feu, pour qui j’ai une facilité déconcertante. Mais la plus puissant magie se trouve entre la noire et la blanche, je l’ai appelé la magie rouge, celle de l’amour.
L’amour peut tout, il sauve de la mort, mais sa fureur peut être plus terrible le trépas, il réunit deux des plus puissantes magies pour n’en former qu’une. Ainsi aimer peut être dévastateur. Tu aimais l’homme que je viens de brûler vif, ta colère mélangée à l’amour que tu lui portais seras ta meilleure arme. Cherche un coupable, cherche des raisons, trouve des réponses. Reçois maintenant mon enseignement…




De l’autre coté du portail, Wismerhill s’écroule. Trop de sang a coulé hors de lui. Il ne voit pas venir les quelques infériis encore debout. L’un d’eux croquer son cou, et arrache un bout de chair, puis les autres s’y mette ; il crie mais trop tard, il est mort.

Bellatrix trépigne devant la pyramide. Quand elle reçoit un message légimentique. Elle doit s’exiler, sa vie est en danger. Elle doit partir là où même le diable n’ira pas la chercher. Elle transplanne, et quitte ces lieux maudits.

[hrp] J’file mon compte Snape à Van comme il me l’a demandé, see you later all ;o) [/hrp]

Misha restait sans bouger, les yeux écarquillés la bouche entrouverte, le choc était trop rude, elle ne pouvait avaler une bouchée si grande sans s'étouffer...
Tous les combats précédents s'effaçaient de sa mémoire, à ce moment là plus rien ne comptait. Si la flamme qui l'avait emportée ne la tenait toujours pas, elle se serait effondrée dans le feu l'entourant.

Un sacrifice? C'était cela la clef du pouvoir? Voir tomber celui qu'on aime pour une cause qui vous parait tout de suite si lointaine? Misha ne voulait pas payer ce prix, elle aurait tout fait ce qui était en son pouvoir et même plus si elle avait pu pour sauver Junior...

Sa gorge lui faisait mal, la jeune fille voulait crier sa colère et son désespoir, elle voulait crier si fort qu’où qu'il soit, Il puisse l'entendre... Les flammes asséchaient sa bouche, un mince filet de voix seulement exprima toutes les émotions qui tourbillonnaient dans son coeur, même ses larmes étaient happées, et plus elle se sentait incapable d'extérioriser sa douleur plus la colère de Misha augmentait, elle voyait rouge...

Cette voix à son oreille, avait-elle envie de l'écouter? Elle venait de tuer le seul homme auquel elle n'a jamais eu de cesse de prodiguer son amour et elle lui donnait maintenant des conseils. Bien sur ils étaient sages mais Misha se sentait faible, ses forces l'abandonnaient et réfléchir semblait difficile, une seule information semblait tourner inlassablement dans sa tête.

Mort mort, mort pour de bon, mort à jamais, mort éternelle, mort... inutile?

Etait-ce possible ? Elle qui s’était toujours considérer comme la plus faible, la plus impotente ? Etait-ce vrai que de tous c’était elle que le Metrathon avait choisi comme digne de son héritage ? Impensable…
Soudain, Misha eut envie de prendre la parole, de briser cette atmosphère. Elle espérait qu’il ne lui répondrait pas, qu’ainsi ce ne soit qu’un rêve.

-Si l’amour est la plus forte des magies… alors pourquoi l’avoir tué ? Pourquoi lui avoir fait payer le prix de cet enseignement qu’il ne recevra pas ? Etait-ce un moyen de me faire apprendre ou était-ce par jeu ? Sa mort me restera sur la conscience en plus de l’amour que je lui portait…

Malheureusement il lui répondit. Elle devait donc accepter la chute de Junior, son trépas et l’amour qu’elle ressentait malgré tout.

-Je l’ai tué car c’était nécessaire et il le savait. Il est venu à moi, me permettant ainsi de t’atteindre. Tu dois m’en vouloir pour ça, cela sera l’une des bases de ton pouvoir. Mais je ne suis pas le seul coupable et tu le sais… La seule chose que je peux te dire est que ta plus grande faiblesse sera de t’en vouloir. Extériorise ce que tu ressens, ne t’en veux pas à toi-même mais aux autres, ceux qui vous ont conduit jusque là. Tu sais de qui je parle bien sur… tu avais décidé de les vaincre au péril de ta vie bien avant de me rencontrer.

Misha était tétanisé, elle se prit la tête entre les mains. Maintenant ses larmes pouvaient couler sans peine, le feu avait diminué, se transformant en simples flammèches. Elle semblait descendre vers le sol alors qu’elle ne se souvenait pas d’être montée… Elle s’assit en tailleur, il fallait que le choc passe.

Le Métrathon l’installa sur un tapis d’herbe, sa voix était toujours présente, il lui parlait, chuchotant toujours, devenant l’ami de sa peine. Il ne cherchait pas à la consoler, il se contentait de parler, il racontait tout ce qu’il avait appris, ses découvertes et à quel prix. Lorsqu’elle ne comprenait pas il lui montrait à grand renfort d’images légimentiques.
Une seconde vie lui était insufflé, la sienne. Elle le comprenait désormais. Alors elle lui répondit lorsque avant elle se contentait d’écouter. Elle cultiva la mémoire de Junior, elle lui raconta tout, son passé, son présent et l’avenir qu’elle prévoyait si rien ne changeait.
Misha ne sentait aucun changement dans ses pouvoirs, il lui arrivait de se mettre en colère, de pleurer de rage face à la situation qui était la sienne et celles des autres mais généralement elle était calme, froide et distante avec les esprits frappeur qui était pourtant à ses soins.
Des jours, des semaine s’écoulèrent sans que rien ne vienne entamer sa retraite du monde.

Un jour, Metrathon lui proposa de revivre sa vie avec ses souvenirs. Cela se composait de 5 séances ou il lui faudrait se concentrer pour ne pas sombrer dans le vif passé de son désormais maître. Les longues heures de méditation qui l’avait préparée, Misha les avait passée avec les esprits frappeurs qui n’avaient pour elle plus de secret, Metrathon les lui ayant tous dévoilés.
Ils protégeaient la pyramide et conduisait les « élus » du maître vers lui.
Enfin Il la convoqua d’une voix tendu, la prévenant que ce n’était pas sans danger, ce n’était pas comme lire dans une pensine, c’était vivre les évènements et refaire ce qui a été fait. Misha se sentait prête. Elle hocha la tête, s’assit en tailleur et ferma les yeux. Elle sentit parfaitement la puissance du Métrathon qui était à côté d’elle, comment ignorer un torrent lorsqu’il coule à côté de vous ? Il fondit sur elle et l’emplit.

La jeune fille fut projetée dans une scène qu’elle ne reconnut pas tout de suite. Elle cherchait des yeux le jeune garçon qu’elle avait vu pendant leurs conversations avec Métrathon. Elle tourna sur elle même, fronça les sourcils et regarda ses mains. Misha fit un bond, ce n’était pas les siennes ! Elles étaient petites, potelées et tannées. Elle comprit alors que son esprit communiait avec celui de son hôte, Métrathon. Si elle faisait un mouvement, cela influait sur le cours des choses, sur la façon d’agir du petit garçon qu’elle incarnait. Elle respira calmement, réalisant la situation. Il fallait qu’elle fasse un effort de mémoire, qu’elle se souvienne de tout ce qu’il lui avait dit pour ne pas changer le cours de l’Histoire, ce qui aurait une influence déplorable et qu’elle resterait peut-être coincée dans ce corps.
Au début, elle se laissait transporter, observant plus qu’agissant. Petit à petit, elle se sentait bien dans cette enveloppe, elle en prit possession. Par respect de la personne, elle n lui fit rien faire de bien extraordinaire. Ils montaient aux arbres, se baignaient et aller taquiner des serpents dans les joncs du Nil.

La jeune fille restait sourde à la voix qui peinait à percer dans son cœur. Le garçon pourtant, hurlait de toute ses forces. Misha se lassa vite de ce petit jeu et voulut sortir. Rien n’y fit elle était prisonnière du corps. Elle ne savait depuis combien de temps elle y était. Elle se posta face à un point d’eau, écarta bras et jambes. Le reflet lui rendit l’apparence d’un petit garçon terrorisé, portant sur son visage la marque de la peur.
Choquée, Misha fit un bond en arrière de façon a ne plus se voir. Inconsciemment elle avait pris conscience de son tyrannisme. C’était comme si elle l’avait soumis au sortilège de l’imperium. Alors elle entendit clairement la voix chaude de l’enfant, qui priait pour qu’on le laisse tranquille, lui qui n’avait rien fait de mal. Misha n’arrivait pas à parler avec son cœur, seul la bouche de ce corps partagé les faisait sortir. La jeune fille ferma les yeux et essaya de sentir le flux de vie qui passait dans les bras, les jambes, le tronc et la tête. Elle sentait la vie de cet humain. Le déclic se fit, sa langue se délia. Tout d’abord elle s’excusa de ses actes. Loin de la rejeter, il sourit ( elle le sentait car étant dans ce corps elle en savait tout) et lui dit que contre une promesse de ne plus prendre le contrôle, il acceptait de partager. Emue, Misha dit « oui ».

Ils firent un pas en avant. Un petit garçon se regardait dans l’eau, et par intervalle régulier le visage d’une jeune femme apparaissait. C’était l’osmose.
Ils devinrent amis comme Misha avait été conquis par le Métrathon. Ils parlaient souvent, ne pouvant se quitter. Elle, anticipait ses mouvements, commençant à le connaître. Lui, acceptait parfaitement sa vie qui ne s’arrêtait pas pour autant. En rien il n’avait changé ses habitudes.
Ensemble du début à la fin ils allaient de découvertes en découvertes. Misha le savait déjà mais elle fut tout de même impressionnée par les nombreux talents du Métrathon. Elle apprenait beaucoup, en même temps que lui. Tout s’imprimait dans sa mémoire. Elle ne pensait presque plus à Junior, le temps pour cela lui manquait. Ou bien était-ce par peur de souffrir et de retomber dans son enfer noir ?
L’enfant avait alors 11 ans et Misha 18.

Lorsque Misha fut rappelée dans son corps par le Métrathon, elle ne comprit pas ce qui lui arrivait. Elle devait réapprivoiser son corps qu’elle avait du mal à reconnaître. Elle était restée 6 mois dans le corps du jeune garçon… Le sien avait été soigné par les esprits frappeur et la force suprême. Son ventre était bien rond et lorsqu’elle se levait, elle devait se pencher en arrière et son mal de dos empirait.

-J’ai des choses importantes à te dire Misha écoute-moi. En premier je suis fier de la façon dont tu t’es occupé de mon corps et de mon esprit. Je ne te l’ai pas dit mais il y a un fort risque d’absorption de l’esprit par le corps. Tu m’a donc montrer ta force morale involontairement. Je sais aussi que c’est en parti grâce a mon moi jeune qui ne t’a pas rejeté mais ça ne fait pas tout. J’ai un reproche à te faire. Aurais-tu oublié Junior ? Il n’hante plus tes pensées, en fait, il ne compte plus pour toi. Heureusement qu’il n’est plus là pour voir avec quelle vitesse tu es passé à autre chose ! N’oublie pas que seul ton amour te sortira des situations difficiles à venir…

- S’il était encore là, je ne vivrais pas tout ça et je penserais à lui plus que de raisons ! Devrais-je rester là à me morfondre alors que vous m’ouvrez la porte du savoir ? Je… je ne veux pas souffrir, je veux l’aimer en silence mais qu’il ne me hante pas. Peut-être est-ce égoïste...peut-être pas.

-Comme il te siéra.

Une contraction mit Misha au sol. Elle respira péniblement et se tint le ventre. Elle allait accoucher là, sans aide et sans soins. Elle se mit à paniquer, des sueurs froides lui barraient le dos, mouillait son front. Métrathon lui conseilla de se calmer, d’une voix si apaisante que Misha se détendit. Il l’aurait envoyer dans un hôpital d’Égypte si elle avait achevé son initiation mais elle n’en était qu’à 1/5. Les esprits frappeurs s’occupèrent du mieux qu’ils purent d’elle. Ses contractions se rapprochèrent, elle avait peur, très peur. Misha ne voulait pas que son enfant arrive au monde dans de mauvaises conditions.
Le Métrathon lui assura qu’il donnerait des conseils aux esprits. Ils feraient à la manière de l’ancien temps.

Six heures plus tard, un garçon naquit. Les contractions de Misha ne cessèrent pourtant pas. Inquiète elle se demandait ce qui se passait, elle se demandait ce qui se passait, elle serrait très fort le bout de bois qu’elle avait dans la bouche. Un des esprits lui dit qu’un second enfant allait venir. La jeune fille tomba des nues. Des jumeaux ? Jamais elle n’y aurait pensé ! Le travail repris. Un autre garçon fut mis au monde. On les lava et les remis dans les bras fatigués de leur mère. Après avoir pleurés, ils s’étaient endormis.

Elle se souvenait parfaitement du souhait de Junior. L’un s’appellerait Flint et elle décida de nommer l’autre Nathan. Elle les trouva beau dans le silence de leur sommeil. En toute confiance, Misha les confia aux esprits et s’endormit comme une masse.