Pays tout autour de la Terre

Georg Nikolaïevitch Tasparov se tenait devant le bureau de Vladimir Ilitch Oulianov.

“ Oui, camarade Lénine. La magie existe bel et bien, comme nous vous l’avons montré. Nous sommes désolé d’avoir dû nous rendre si barbare mais c’était pour vous montrer un bref échantillon de notre puissance, un pouvoir et des moyens que vous ne pouvez imaginer.[…]La raison pour laquelle nous nous sommes dévoilés était de vous prévenir de l’arrivée de spectateurs venus du monde entier afin d’assister à la Coupe du Monde de Quidditch de 1919. Je vous conseille de faire passer cela pour un congrès communiste. Je vous déconseille fortement de tenter de faire quoi que ce soit contre nous et nos visiteurs… ”

Le camarade Lénine se regarda dans son grand miroir. Et lui qui croyais que ses ennuis étaient finis ! Enfin, il déclara, d’un ton péremptoire :

“ Bien. J’accepte. En outre, je nomme Joseph Vissarionovitch Djougachvili, ici présent, chargé des relations avec le Monde Magique. ”



“ Vous avez bien compris ? ”

Un fouillis de notes se froissa d’un même accord dans la salle.

“ Oui, camarade Staline. Il sera fait comme selon votre plan. ”



“ Tu sais quoi ? Les moldus, eux, ont trouvé la formule idéale. Si on s’en inspirait, on pourrait faire du bon travail.
_ Oh, tu sais, moi, les trucs moldus…
_ Si, si, je t’assure. Mais…il faut que… ”

La cloche sonna et les cours de l’université impériale de Zhatyritski reprirent. Nikolaï Разоритель quitta son poste d’observatoire pour se rendre à ses cours. Il caressa sa barbe. Il laisserait son nom dans l’histoire, que les autres le veuillent ou non.

Plus loin, un autre membre de l’Eveil Magique, haranguait les étudiants :

“ Oui, nous savons ! nous connaissons vos plans diaboliques ! La troupe de dragons de combat que vous vous tenez prêt à nous lancer ! Mais nous sommes tous des Magicistes prêt à nous sacrifier pour La Cause ! Vous ne pourrez empêcher la Révolution ! Jamais ! ”

Une immense clameur lui répondit. La plus grande dictature que la Terre ait jamais connue était en marche…



“ Prisonnier 57202 vous êtes condamné à vingt-deux ans de rééducation par le travail dans ce Goulag Magique. Honorez à jamais les juges qui vous ont accordé leur clémence. ”

L’homme fut poussé sans ménagement à l’intérieur de l’abri de tôles ondulées. On lui avait brisé sa baguette. Les autres se retournèrent.

“ Et toi, qui es tu ? Pourquoi es tu là ? ”

Le nouveau prisonnier se massa les poignets et commença d’une voix monotone.

“ Je m’appelle Igor Pavlovitch Parkinov. Je suis né à Iekaterinbourg le 21 décembre 1883. J’ai participé aux émeutes et à la victoire de 1923. Mais je suis tombé sur un meilleur Legilimens que je n’étais Occlumens. C’était mardi dernier, en regardant le Journal. Ils ont aussitôt débarqué, dix, armés de pied en cap. Je n’ai pu envoyer qu’un seul Stupéfix. ”

Le plus vieux du groupe, un homme à la barbe blanche clairsemée, le regarda et dit :

“ Ils n’ouvrent jamais le sortilège anti-transplannage plus de dix secondes. Le seul qui a réussit à s’enfuir avait été prévenu à l’avance et a eut le culot de rester jusqu’au moment crucial. Certains racontent qu’il a même fait exprès de se faire repérer, pour quitter le pays. ”

Le nouveau venu regarda un instant le vieil homme, puis s’adressa à ses congénères.

“ J’ai un plan pour nous sortir d’ici… ”



A travers les plaines glacées de la Sibérie Septentrionale, un petit renard des neiges courrait sur le verglas. Il s’amusait, donnait des petits coups de dents dans de la viande de phoque. Soudain, un grand bruit au Sud. La tempête n’était pas loin. Il courut vite se réfugier. Le ciel était noir, le froid glacial, les rafales de neige léchaient les déchirures de la côte. La glace s’amoncelait. Doucement, le vent enveloppait de sa froide caresse les cadavres d’une dizaine de prisonniers…



“ Vous êtes tous désormais les citoyens de la République Magiciste de Hongrie. L’interdiction de transplannage est appliquée à partir d’aujourd’hui. Les frontières sont hermétiquement fermées… ”

Dans le cour de sa ferme en ruine, une femme pleurait. Le feu léchait encore les cadavres entrelacés de sa famille…



“ Même si l’Etat Moldu s’est aujourd’hui incliné sous la pression des Ennemis du Peuple nous ne plierons et nous ne les poursuivront qu’avec plus de haine et de fougue. Nous sommes rois sur le trône du Peuple qu’est la Russie toute entière et nous défieront le Monde dans un ultime geste d’espoir, le flambeau de l’Egalité et de la Liberté entre nos mains ! Seules nos frontières seront un peu plus perméables aux étrangers. Peuple russe, tu es roi !!!!!!!! ”