Dans le parc + Biblio

Le soir commençait à tomber. Une fois encore le vent soufflait fort et les carreaux des fenêtres claquaient. La vieille cabane semblait elle-même trembler sous le choc. Peut-être que si elle s'écroulait, je me retrouverais empaler par une vieille pointe en bois tordue... Une idée assez intéressante que je m'empressais de transcrire dans mon carnet dans la rubrique "Supplices et Châtiments corporels infligés, subis et pensés".

Quand j'eut fini de noter mon idée je refermais mon livre et le posait sur la seule armoire cassée que j'avais laissé dans la cabane. Elle avait un pied cassé et j'avais dû usé d'un sort de réparation pour faire tenir les étagères bancales. Après avoir vérifier que l'étagère ne tomberais pas, j'enfilais mon manteau, pris mon chapeau et enfin sortis de l'obscure petite maison de l'ancien Garde-chasse.

Dehors, en plus du vent fort, vint s'ajouter le froid mordant du crépuscule. L'obscurité n'était pas encore assez forte pour que mes yeux me permettent de voir plus que trois mètres devant moi. Heureusement depuis déjà quatre jours que j'étais arrivé, je savais où se trouvait la direction du château de Poudlard.

Je resserais un peu le pan de mon manteau contre moi pour empêcher le vent de me pénétrer et de glacer les quelques vieux os de ma carcasse. J'arrivais enfin à hauteur du château et je pouvais plus ou moins distinguer la porte principale de celui-ci qui s'ouvrait devant moi. Alors que je gravissais les dernières marches pour pénétrer dans le grand hall, je sentis une présence - c'était une jeune humaine par l'odeur qui s'en dégageait.
Les relents n'étaient pas très forts à cause du vent et je m'abstint de sortir une cigarette.

Ne sachant pas exactement où elle se trouvait, à cause de ma vision trop réduite par le soleil qui se couchait, j'haussais les épaules et je continuais de finir de gravir l'escalier...

Lain s'était allongée dans l'herbe humide de brume. Elle regardait les étoiles sans but précis,elle aurait aimé se mettre sur le rebord d'une des fenêtre mais après une certaine expérience elle avait décidé qu'elle risquerait moins sur la terre ferme. Elle avait manqué de s'endormir quand elle avait entendu des pas non loin qui l'avait ramené à la réalité. Il était peut-être temps de rentrer, dire qu'elle pensait qu'à cette heure-là elle serait seule.

Elle se releva, encore somnolente et se dirigea sans faire réellement attention vers la porte. Elle ferma les yeux pour éviter la lumière trop vive qui émanait du hall et monta les marches d'un pas pesant. Malheureusement elle rata une marche et s'écroula contre... le semi-humain qui n'avait hélas pas encore finit de gravir l'escalier.

Elle se releva et comme d'habitude ne manqua pas de ressentir une immense colère. Elle épousseta d'un geste rapide ses vêtements et essaya de savoir contre qui elle s'était écroulée.

Lorsqu'elle reconnut le visage du semi-humain sa première pensée fut que ce n'était vraiment pas son jour de chance, si y'en avait bien un qui n'avait pas l'air enclin à pardonner facilement c'était bien lui!! Elle le toisa comme à son habitude, reculant pour esquiver un potentiel geste d'énervement et prenant de suite la parole pour devancer les paroles de colère:

-Pardon! Je t'avais pas vu!! enfin.. faut dire.. je regardais pas... mais quand même quelle idée de rester en plein milieu des escaliers!! En tout cas t'as amorti ma chute c'est déjà ça! Dire que t'aimes pas l'odeur humaine te voilà bien servi!! Une chance que je sente plus l'herbe qu'autre chose!

Décidement ca n'allait pas du tout, la chute avait du lui secouer quelques neuronnes, elle était presqu'aimable. Elle se reprit bien vite, adopta son air froid et détaché et laissant tout de même parler sa curiosité enchaîna très vite:

-Qu'est ce que tu fais encore dehors à c'te heure là toi?

Alors que j'allais poser le pied sur la dernière marche, quelque chose attrapa vivement mon manteau et me tira en arrière, manquant de me faire tomber.
Je me retournais pour rétablir mon équilibre entre les deux dernières marches.
Dans la lumière décroissante du soir je vis une forme humaine. Après avoir bien senti les relents dans l'air je compris qu'il s'agissait d'une humaine. Et plus précisément celle que j'avais rencontrée hier soir entrain de dormir dans le couloir.
Elle recula vivement en me reconnaissant à son tour. La plupart des gens réagissaient comme ça.

- --Pardon ! Je t'avais pas vu !! Enfin.. faut dire.. je regardais pas... mais quand même quelle idée de rester en plein milieu des escaliers !! En tout cas t'as amorti ma chute c'est déjà ça ! Dire que t'aimes pas l'odeur humaine te voilà bien servi !! Une chance que je sente plus l'herbe qu'autre chose !--

Elle semblait presque désolée quand son visage et sa façon de parler changea tout à coup :

- --Qu'est ce que tu fais encore dehors à c'te heure là toi ?--

Question bizarre qui pouvait être poser réciproquement. Je m'en abstint. Pas la peine de perdre mon temps avec des jeux de language. La nuit d'hier n'avait pas été très agréable à cause de la visite d'une certaine personne et je comptais profiter de celle-ci pour me préparer à la prochaine mission.

- A ta place, si j'avais des yeux je regarderais devant moi. Je ne serais pas toujours là pour te sauver la mise comme hier et aujourd'hui... Ahah... En ce qui concerne mes affaires, elle ne te concerne nullement, humaine. , dis-je tout en plissant les plis de mon manteau pour enlever les quelques traces d'odeur.

J'avais de la chance. Le vent fort m'épargnait cet ignoble parfum. Il était de suite plus agréable de parler... même avec une simple humaine.
- Bon... En fait... je vais à la bibliothèque chercher un livre sur les sortilèges d'effacement de mémoires...

Voilà que je me mettais à parler avec une humaine... Les humains me faisaient-ils tant pitié que ça ?

Laïn observa le demi-humain en plissant les yeux, avait-elle rêvé ou s'était-il réellement montré agréable? Il était clair toutefois qu'il ne tenait pas à discourir sur le pourquoi de sa présence au-dehors à cette heure si tardive et elle décida de ne pas insister, elle-même n'aurait certainement pas répondu à une telle question.

Lorsqu'il évoqua les sortilèges d'effacement de mémoire elle fut surprise de ne jamais y avoir pensé. Il est vrai que de tels sortilèges pouvaient être extrêmement importants et ceux pour de multiples de raisons toutes aussi pratiques les unes que les autres pour un aurore. Elle leva les yeux vers le demi-humain dont elle ignorait toujours le nom et prenant position dans le hall lança:

-Ca te dérange pas si je t'accompagne? Je sais à peu près où est la bibliothèque puisque j'y suis déjà allée une fois mais je n'ai pas vraiment eu le temps de m'attarder sur les ouvrages. En plus j'aimerais bien en savoir plus sur ces sortilèges d'effacement de la mémoire, je n'avais jamais songé à leur côté si pratique.

Afin de ponctuer ses paroles elle porta automatiquement la main à sa poche d'où elle sortit une cigarette qu'elle mit rapidement à la bouche:

-Je m'engage même à t'éviter l'odeur en fumant une clope!

Revenant soudain sur un point de la conversation elle eut une moue désapprobatrice et reprit:

-Si tu pouvais éviter de m'appeler humaine ce serait pas mal,.. tu n'es pas vraiment obligé de me rappeler l'une de mes plus grandes hontes dès que tu m'adresses la parole, j'ai un prénom sers-t-en ça me ferait plaisir. D'ailleurs je te ferais remarquer que moi je ne t'appelle pas "demi-humain"... je t'apelle pas du tout..

*Si je savais seulement si je suis vraiment de sang humain et de sang Elfique...*

- Je ne t'empêche pas de me suivre. Le château n'est pas interdit à la circulation, humai... jeune fille.

Appeler un humain : "humain" n'était pas le meilleure chose à faire. Il est vrai que leur sens de l'odorat était casiment nul et ne leur permettait pas de sentir à qui ils parlaient... Ils avaient dû palier à cet inconvénient en se donnant des noms comme j'avais dû m'y résoudre quand j'étais à l'école pour sorcier dans l'Est de l'Europe.

- Au lieu de rester planter là, nous devrions aller à la biblothèque. Il va bientôt faire nuit et j'aimerais avoir fini avant que le jour ne se lève, hu... Je devrais perdre cette mauvaise habitude de l'appeler humaine, comme je l'avais fait pour parler du Seigneur des Ténèbres et des mangemorts. Comment t'appellent les humains en language auditif ?

Pour pouvoir vivre avec un humain, il faut d'abord le mettre en confiance. C'est préférable quand on n'a pas les moyens de lui faire assez peur pour le briser puis le contrôler. Tant que je ne serais pas assez puissant, je devrais parler avec les humains jusqu'au jour où je parviendrais à me hisser jusqu'à la maîtrise parfaite de la magie noire et là... les humains ne me serviront plus à rien...

Laïn fut assez satisfaite qu'il se décide enfin à cesser de l'appeler humaine, même si ce n'était certainement pas par pure gentillesse elle consentit donc à répèter ce qu'elle lui avait déjà appris lors de leur première recontre:

-En language auditif..., je m'appelle Laïn.

Elle le suivit le long des couloirs sans dire un mot. Elle l'observa, le détaillant sans réellement savoir pourquoi et elle fut surprise de constater qu'il était à la fois beau et laid. Il était laid de se savoir si supérieur, laid d'être si prétentieux, si sûr de lui. Et malgré tout il était beau, peut-être grâce à ce sang mêlé qui coulait en ses veines, et moins réel aussi par cette aura de puissance, de violence, de froid qui l'entourait. Elle se demanda un instant s'il en était conscient et se permit de ne pas en douter, au moins il semblait certain de sa beauté.

Au détour d'un couloir elle se risqua à une question, elle savait qu'elle aurait pu être très mal prise mais elle prit le risque, ce n'était pas le genre de fille à prendre des pincettes :

-Tu te penses vraiment si supérieur?

Elle se mordit la lèvre regrettant un peu sa question, il n'était pas très intelligent de provoquer les autres. Toutefois elle avait vraiment envie de savoir ce qu'il pensait, quelque chose en lui provoquait chez elle un sentiment de révolte, de colère et elle n'avait de cesse de se demander ce qui le rendait si sûr de lui, lui qui n'était en vérité qu'un élève tout comme elle. Elle avait beau le regarder elle n'avait pas vraiment trouver de trace de cette supériorité dont il semblait si fier. Et puis il y avait cette façon de rabaisser sans cesse l'être humain, de le mettre plus bas que terre, lui-même n'était-il pas à demi humain? Prenant conscience de cette réflexion elle ajouta à sa question:

-Prends tu conscience qu'à rabaisser autant l'être humain c'est également une partie de toi même que tu mets plus bas que terre? Pourquoi ne cherches-tu pas à faire une force de ce que tu crois une faiblesse?

L'interrogatoire allait-il durer longtemps ? Les humains sont toujours curieux de savoir ce qu'est la personne à qui ils parlent. Les mots restent des mots. Les actes définissent mieux la personne. Mais puisqu'il fallait vivre dans ce monde humain, loin des forêts d'Autriche, je devais m'habituer à leurs coutumes...

- En effet, Laïn. Qu'est ce qu'un hybride ? L'être issu de l'union d'un être pur et d'un autre impur. Suis-je encore plus impur qu'un simple humain tout en ayant cette malédiction de longévité qu'ils cherchent à tout prix d'aquérir ou suis-je un être encore plus pur que pur?
Quelque soit la réponse, je ne suis ni humain, ni elfe, même si on m'appelle le Semi-Elfe par commodité...

Je fis une pause à ce moment là. Je me rappelais encore la première fois où on m'avait appelé ainsi. C'était durant ma première année à l'école des sorciers, un professeur avait commis l'erreur de révéler mes supposées origines et les élèves m'avait alors appelé le "Semi-Elfe".
Quand au professeur, il n'avait pas fini son année qu'on l'envoyait à Azkaban pour vente de matières illicites à des élèves mineurs...

Je revins à la réalité en passant dans l'angle d'un couloir. Dans les couloirs peu éclairés du château je pouvais désormais voir où j'allais. Je jetais un regard vide avec ce qui me servait d'oeil vers l'humaine. Elle marchais à côté de moi, attendant que je finisse de développer mon raisonnement. Haussant les épaules, je l'achevais :

Donc oui, je suis supérieur à l'humain car je n'en suis pas un, tout comme je suis supérieur à l'Elfe. Mais en ce qui concerne si je suis mieux ou si je suis plus mauvais, ce n'est qu'une question de point de vue.

-Je préfère encore t'appeler demi-humain..

Cette réflexion était partie sans qu'elle le veuille mais elle la pensait. Pour elle un elfe était un être de rêve et jamais un être tel que lui ne pourrait s'apparenter à un rêve. Elle tenta de se calmer un peu, elle n'avait vraiment pas envie de se mettre à nouveau en colère mais instinctivement ses poings s'étaient refermés avec violence, les ongles pénètrant dans la peau et la faisant saigner sans toutefois lui arracher ni pleur ni plainte.

Il la répugnait tout autant qu'il l'intriguait, il piquait à vif sa curiosité et aiguisé sa colère et elle avait du mal à controler l'un ou l'autre de ces états. Elle entraperçu la porte de la bibliothèque et ne la lâcha plus du regard.

Ils gravirent les quelques mètres qui les en séparaient et elle ouvra la porte avec un empressement un peu trop vif qui trahissait son énervement tout autant que le sang qui coulait de ses paumes.

Elle se remémora les bonnes résolutions qu'elle avait prise, ce besoin qu'elle avait des autres pour devenir un bon aurore et tenta de garder pour elle les questions qui lui brulait la gorge mais qui semblait exaspéré le semi-humain.

Ne connaissant rien du classement de la bibliothèque, elle se planta devant la première table venue et attendit que l'autre se mette à chercher, ou mieux qu'il lui explique mais se refusant à lui poser la question, se faisant violence même pour parvenir à se taire. Elle planta ses yeux dans les siens et fut stupéfaite de remarquer, pour la première fois, la blancheur de ses pupilles, elle se retint d'exprimer une réaction afin de ne pas ennuyer encore plus l'autre, elle voulait vraiment en savoir plus sur ses sort sur la mémoire.

Laissant l'humaine là où elle assise à sa table, je commençais à arpenter les rangées de livres de la bibliothèque. La plupart des manuels étaient d'un niveau déconcertant... Ne dépassant pas en général le niveau de quatrième ou cinquième année dans une école de sorciers.

Cela montrait encore une fois l'incapacité du ministère de la Magie à former de bons sorciers et défenseurs. Peut-être que le Ministère pensaient que plus ils enverraient de sorciers et de sorcières à la boucherie, plus le Seigneur des Ténèbres se montreraient indulgent envers eux... Grave erreur. Le Seigneur des Ténèbres n'était pas du tout indulgent... Mais lui au moins n'envoyait-il pas ses sbires directement à la mort...

Je m'arrêtais devant le rayon traitant des spécialement des sorts et maléfices d'oublis ou d'effacement de mémoires. En plissant les yeux à cause de la lumière des torches je pu distinguer les titres des différents manuels. Sur la douzaine qui étaient proposés, j'en avais déjà lu huit durant mes années d'études dans mon ancienne école, il y avait bien longtemps...
Je pris les quatre ouvrages que je n'avais pas encore lu sous le bras et revenais m'installais à la table. Puis, tirant ma baguette, je la dirigeais vers les trois torches les plus proches de la salle : Nox !
La baguette frémit et un jet de couleur gris-noir s'abattit sur les trois morceaux de bois enflammés qui s'éteignirent à son contact.
Ainsi plongé dans l'obscurité, ma vue s'amplifia et je pu distinguer nettement les petites lettres inscrites sur les manuels. Il y avait :
- Sorts et enchantements affectant la mémoire de Patrick Mémouria.
- Objets affectifs des souvenirs et le pouvoir de l'oubli : Tome I de Marlène Armélia.
- Objets affectifs des souvenirs et le pouvoir de l'oubli : Tome II de Marlène Armélia fille.
- Rapports ayant trait à l'effacement de mémoires - Origine : hôpital Saint Mangouste.

Avant d'ouvrir le premier ouvrage, je lançais un regard à l'humaine. Elle semblait sceptique.

- Ah oui. Je suis aveugle à la lumière et réceptif aux formes et couleurs dans l'obscurité... Un accident de jeunesse...

-D'où la blancheur de tes pupilles...En attendant moi je vois rien dans le noir alors t'es bien mignon mais je me fais un peu de lumière.

Elle sortit sa baguette et murmura un lumos qui fit apparaître un pâle halo de lumière jaune dans la salle obscure. Elle attrapa l'un des quatres livres que l'autre avait rapporté et murmura pour toutes excuses:

-De toute façon tu peux pas lire les 4livres en même temps. Et puis il y a un bon côté... imagine que je lise ce livre.. Si je retiens les pages, comme je compte le faire, tu pourras toujours te contenter de lire en mon esprit les passages qui t'interessent plutôt que de lire dans le livre, enfin si tu as un bon niveau en faculté de l'esprit.

Elle commença la lecture du livre, tapotant nerveusement du bout des doigts contre le bois de la table. L'autre lisait plus vite qu'elle, ce n'était pas vraiment étonnant, elle n'avait jamais été un rat de bibliothèque dans sa jeunesse et même maintenant elle préfèrait expérimenter par elle-même. Sa plus grande désolation était que les sorciers avec toute la magie dont ils disposaient n'avaient jamais réussi à inventer un principe calqué sur l'internet des moldus qui s'ils présentaient un certain nombre de failles était tout de même un instrument extrêmement pratique.

Le silence devenait pesant, pour elle du moins, dire qu'elle détestait le manque d'action, de mouvements, de paroles. Elle inspira un grand coup et se replongea dans sa lecture tentant tant bien que mal de continuer à s'intéresser aux mots de plus en plus ennuyeux qu'elle ingurgitait sans comprendre. Dans son esprit elle pensait plutôt comment le lendemain elle s'entrainerait encore aux sortilèges sur les animaux de l'école: son plus grand challenge était de réussir l'impero.

Après plusieurs minutes de lecture, n'y tenant plus, elle leva les yeux des lignes qui dansaient de plus en plus joyeusement elle osa demander:

-Quelque chose de neuf ou d'intéressant de ton côté?

La lumière de la baguette créait une zone de vide au niveau du visage et du livre que tenait la jeune fille. Je ne pouvais plus distinguer ses traits. Haussant les épaules je me remis à lire, passant rapidement sur les passages concernant les maléfices que j'avais déjà étudié ou déjà expérimenté...
Au bout de quelques minutes, l'humaine brisa le silence dans lequel la salle c'était enfermée : - Quelque chose de neuf ou d'intéressant de ton côté ?

Je dus me rendre à l'évidence. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait, se contentant de tourner les pages en voulant paraître utile.

- Sais-tu seulement ce que je cherche, Laïn ? Depuis le temps que je cherche une réponse, ce n'est pas en feuilletant un livre de sorcier pour niveau de première ou deuxième année que je vais la trouver.
Je ne fais que me documenter sur les causes de l'amnésie et comment récupérer la mémoire si possible.

La réponse... La réponse... Il y avait des centaines de réponses ! Je devais trouver la bonne réponse. J'avais conscience que ce n'était pas dans ces ouvrages, en cet endroit que je la trouverais mais s'ils pouvaient m'aider à passer au niveau de compréhension suivant, ce n'était pas de refus.

- Je veux savoir quels sont les sortilèges entraînant l'effacement de mémoire et leurs contre-sorts. J'en ai épluché plus de cinquante sans résultats depuis presque soixante ans... Donc, non je n'avance pas du tout.

Laïn parut surprise de la réponse du demi-humain mais tenta tant bien que mal de ne rien laisser paraître. Elle l'observa un instant dans le mince filet de lumière que produisait sa baguette, l'aveuglant de par ce fait à moitié puis voyant qu'il n'allait pas reprendre la parole se décida à parler à son tour, tout en prenant soin d'éteindre sa baguette.

-C'est vrai... j'ignore ce qu'il me faut exactement chercher et les livres ne sont pas réellement mes meilleurs amis.

Elle tenta de le fixer cherchant dans le noir le lieu de sa présence en s'aidant du son de sa respiration. Elle pria pour ne pas avoir l'air trop ridicule afin d'avoir une once de crédibilité et se jeta sur un chemin un peu hasardeux:

-Tu n'as jamais songé que ce n'était peut-être pas la meilleure façon de trouver?

Eh voilà c'était certains elle l'énervait désormais plus que tout. Osant tout de même continuer sur la pente qu'elle venait d'emprunter elle poursuivit:

-Je ne veux pa dire que j'ai réellement une meilleure idée seulement si tu cherches vraiment depuis aussi longtemps ce n'est certainement pas dans cette bibliothèque que tu trouveras la réponse. Ici ce sont principalement des livres à l'usage d'élèves non pas à ceux de maîtres, rares doivent être les sujets vraiment intéressant, ou alors bien cachés.

Elle respira un grand coup puis reprit à nouveau:

-Si tu veux mon avis,... il n'y a qu'un endroit dans cette école qui contienne des livres vraiment intéressants et cet endroit c'est le bureau du directeur. J'y ai passé une grande partie de mes études et je peux te dire qu'il y a là-bas de vastes étagères remplies de livres qui ne sont à mon avis pas réservés aux simples élèves.

Elle avait hésité avant d'émettre cette supposition d'abord parce qu'elle signifiait qu'il faudrait s'y introduire et ensuite parce que le demi-humain y aurait certainement déjà songé. Toutefois cessant littéralement de s'accrocher à sa raison et plongeant dans cet état second qu'elle regrettait toujours amèrement elle finit:

-Je t'aiderai..si tu acceptes de me supporter, moi et mon odeur.

*Pfff... Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes en voulant m'aider...*

Le bureau du directeur... Je n'y étais entré qu'une seule fois, deux ans plus tôt lors de ma première rencontre avec cet humain... Dumbledore...

- Je doute que l'ouvrage que je cherche se trouve dans le bureau... En plus si jamais il y avait été, le ministère de la Magie se serait empressé de ramasser tous les ouvrages rares et les documents secrets que contenait la bibilothèque du vieil humain avant de les enfermer à double tour dans la banque de Gringotts...

De toute façon, fouiller dans les documents de Dumbledore aurait été comme fouillé dans une botte de foin remplie de piège contre les rats.

- J'ai déjà utilisé les registres les moins connus du sorcier commun. La réponse ne se trouve pas là où personne n'a accès mais là où tout le monde peut trouver. C'est à dire ici même dans une bibliothèque.
Quels sont les sorts ou objets que tu connais pouvant entraîner une quelconque perte de mémoires ?

Questionner l'humaine n'était pas la chose la plus stupide à faire après tout. Je n'avais rien trouvé dans les livres des plus grands magicien des temps anciens, se serait donc par le savoir du sorcier commun qu'il devrait y avoir une réponse...

Laïn réfléchit un court instant, prenant une plume et du papier pour s'aider à organiser ses idées et murmura lumos. Elle gratta ainsi son papier rayant la plupart des mentions qu'elle y portait.

Au bout d'une minute elle jeta un regard désespéré à sa feuille et se résolut à donner le mince fruit de ses recherches:

-Eh bien comme sortilège je ne connais que Oubliettes qui permet d'effacer une partie de la mémoire et il y aussi la potion d'amnésie qui a à peu près les mêmes effets.

Elle se tut un instant, une idée avait traversé son esprit. Elle se leva et se dirigea vers les rangées de la biliothèque.

-Où se trouve les livres de potion?? De 5eme ou 6eme année, je ne pense pas qu'on l'étudie avant cela.

Le demi-humain lui indiqua une rangée immense non loin d'où elle se trouvait et elle fut rassurée de constater que les livres étaient assez bien rangés. Elle chercha cependant plusieurs minutes puis revint vers la table où ils étaient assis un immense livre sous le bras.

Là elle fouina au niveau du sommaire puis préféra la technique page par page beaucoup moins fatiguante à ses yeux. Encore quelques minutes et un sourire victorieux apparut sur son visage, elle tourna le livre vers le demi-humain. En haut de page s'étalait le nom de la potion : "Felix felicis".

-Si tu veux réussir quelque part le mieux est d'avoir la chance de ton côté!
Ce n'est pas une potion très facile à préparer mais je crois avoir entendu que vous deviez la préparer au cours précédant. Si tu te souviens pas des ingrédients je pourrais toujours aller voir le prof et lui expliquer que j'aimerais rattraper mon retard.

Elle lui jeta un regard amusé, pour une fois elle estimait avoir eu une bonne idée! (hrp: normal c'est pas la mienne ^^! merci mymy!)

-Alors finalement je suis peut-être pas si inutile que ça, nan?!

Sans répondre je sortis une cigarette et l'allumait du bout de ma baguette avec Lumos. Je penchais ma tête en arrière et fermais les yeux tout en tirant une longue bouffée de cigarette.
La réponse était presque à portée de main pourtant, avais-je vraiment besoin de savoir ? De savoir enfin qui était mes géniteurs ?

*Felix Felicis... Felix Felicis...*
La potion avait la réputation de combler pour une journée celui qui en buvait. Mais en boire signifiait également voir sa durée de vie diminuée. En avais-je autant besoin que ça pour retrouver la mémoire perdue de mes premières années en ce bas monde ? Ce-là valait-il le coup de risquer de quitter ce monde plus vite que nécessaire ?
Au pire je pourrais utiliser la potion en dernier recours ou m'en servir pour autre chose de plus important. Cependant il y avait une chose que je ne comprenais pas et qui me dérangeais.

- Pourquoi ? Pourquoi veux-tu m'aider ? Que veux-tu en échange ?

Laïn parut à la fois surprise et choquée et répliqua presqu'aussitôt:

-Je ne veux rien en échange! Je n'agis pas par calcul!! Même si ça doit être à dur comprendre pour toi..

Elle se calma un peu et tomba dans un silence pesant. Pourquoi voulait-elle l'aider? Il n'y avait pas vraiment de raison, elle ne le connaissait même pas et il avait une fâcheuse tendance à l'agacer pourtant quelque chose la pousser à agir ainsi, quelque chose chez cet être l'obligeait à l'aider. Elle le regarda, détaillant ses pupilles blanches, y cherchant une réponse. Quand elle fut lassée de contempler le néant de ses yeux elle reporta l'attention sur ses mains et elle comprit plus ou moins.

-Peut-être qu'au fond je ne cherche qu'à m'aider moi-même.

Imitant l'autre elle sortit une cigarette et se mit à fumer afin de se rendre plus calme. Elle continua de le regarder et un sourire vint apparaître sur ses lèvres.

-Alors on fait équipe? Tu m'acceptes?

Croisant les mains derrière la tête, je ne pus réprimer un rictus et un spasme secoua ma poitrine. La dernière fois que j'avais fait équipe avec un humain cela avait été la cause de ma cécité. Il était hors de question de considérer un humain à égal et encore moins de remettre ma vie entre ses mains.
Evidemment. Un humain cherche toujours à s'aider pour lui. Et, comme la raison pour laquelle je pourrais lui être utile n'était pas clairement définie mieux valait se méfier de cette jeune humaine. Elle ne sentait pas assez fort pour être totallement neutre, je devais être prudent.

- Krrrru... Qui te prie de croire que j'ai besoin d'une équipière ? J'ai toujours travaillé seul, désolé mais tu vas devoir me donner une bonne raison pour prouver que tu veux m'aider.

En moins que l'humaine ne soit totallement stupide de vouloir m'aider sans aucune raison valable, je n'avais pas non plus besoin d'un toutou me courant dans les pattes à longueur de journée.

Laïn le regarda si elle avait su qu'elle allait regretter une phrase aussi anodine que la sienne pour sûre elle n'aurait rien dit. Elle le considéra d'un nouvel oeil, à vrai dire elle n'avait jamais songé qu'il avait besoin d'une équipière.

-Que les choses soient claires.. Je ne pense pas que tu es besoin d'une équipière, tu me sembles bien assez grand pour te débrouiller tout seul mais la question est en combien de temps? Généralement les choses vont plus vite avec de l'aide, aussi piètre soit-elle.

Elle se balança légèrement sur sa chaise, fumant avec bonheur sa cigarette puis 'arrêta soudain et fixa le semi-humain:

-Je veux t'aider parce qu'il me faut apprendre à travailler en équipe. Je suis venue dans cette école pour devenir aurore et je suis déterminée à le devenir malheureusement il se trouve que dans un tel métier il faut travailler en équipe alors je m'entraîne. Et puis après tout si j'arrive à te supporter toi je pourrais bien supporter n'importe qui!

Elle lança un regard rieur au demi-humain, persuadée qu'il ne devait pas vraiment avoir apprécié la petite pique qu'elle lui avait lancé. Elle feuilleta rapidement le livre qu'elle tenait devant elle et reprit:

-Et puis tu n'es pas si désagréable que cela!Au moins en ta compagnie je gagne en réparti!

Laissant échapper un "Tss" dédaigneux, je détournais les yeux vers la pendule de la biblothèque.

- Moi et ton école pour Aurore n'avons qu'une chose en commun : la destruction de Voldemort. Une fois que ce sera fait, il est hors de question que je décroche mon diplôme. Travailler pour le ministère ce serait comme travailler pour des porcs.

Pourtant, le temps était en effet compter. Les pièces étaient en train d'avancer et bientôt Le Pourfendeur viendrait récupérer son... colis. Je n'aurais plus autant de temps pour me concentrer à cette partie de mon passé. Bientôt ma place auprès des forces du mal m'appèlerait.
Après tout, l'aide d'une humaine pourrait amortir mes actions.

- Je ne veux pas de toi comme équipière. Cependant, sous certaines conditions, je veux bien accepter ton aide et en retour je me ferais encore plus insupportable... à titre d'entraînement...

Je lançais encore un regard à l'horolge. L'heure, c'était bientôt l'heure...

Laïn serra les poings, il n'était vraiment pas obligé d'être aussi fatigant! A bout de nerf mais décidée à rester courtoise elle lui adressa un sourire crispé.

-Ce n'est pas MON école pour aurore et je précise que du côté du seigneur des ténèbres il n'y a pas vraiment d'ascencion possible au moins de ce côté là avec un peu de savoir faire on peut arriver haut! Et puis.. j'ai des raisons personnelles d'être ici..

Ce qui l'agaça d'autant plus fut cette façon de lui annoncer qu'il acceptait son aide comme s'il lui faisait une faveur, elle serra les poings encore plus fort et tâche de retrouver une respiration plus détendue.
Elle reprit, les dents serrées:

-Ne te sens surtout pas obligé d'être encore plus désagréable que tu ne l'es déjà! Et pour ce qui qui est des conditions j'aimerais tout de même que tu me dises lesquelles.


Elle reprit son calme prenant conscience du fait qu'elle lui faisait certainement plaisir en s'énervant ainsi. Elle retrouva son sourire et feuilletant pour la troisième fois le livre elle attendit ses conditions.

Imperturbable, je détournais les yeux de l'horloge pour les fixer dans ceux baissés de la jeune humaine.

- Il y a trois conditions :
La première, ne jamais me poser de questions sans y être invitée.
La seconde, ne prend pas d'initiatives sans m'avoir consulté au préalable.
La troisième, aie toujours des cigarettes sur toi au cas où.

Alors que je m'apprêtais à me lever pour quitter la salle, je me souvins d'un détail assez important, je posais un coude sur la table m'approchant du visage de l'humaine :
- Ah, oui. Ceci n'est pas une condition mais un ordre : si je suis en situation de danger de mort, fuis.

Je me redressais complètement et sans un mot je me retournais pour quitter la bibliothèque.

Laïn le regarda partir et dit à voix haute avant qu'il n'ait franchi la porte:

-J'accepte tes conditions!

Laïn s'attarda encore dans la bilbiothèque quelques minutes après son départ, elle ferma les paupières et se demanda un instant dans quel pétrin elle venait encore de se mettre. Elle sourit intérieurement, elle avait toujours adoré les situations impossibles. Elle repensa un instant à la dernière phrase du semi-humain :"si je suis en situation de danger de mort, fuis." Il pouvait toujours compter là-dessus!!

Elle ferma le livre se rendit jusqu'à l'armoire où elle l'avait emprunté puis se ravisant au dernier moment le glissa sous sa cape et sortit pour rejoindre son dortoir.

Sortant de la bibliothèque, je descendit les marches de marbres jusqu'en bas du hall d'entrée. Il était tôt. Dix heures du soir. Les autres dormaient probablement tous. De toute façon, ce n'était pas vraiment important.

Sortant du château, je me dirigeais vers la cabane du Garde-chasse. Réfléchissant au meilleur moyen de mettre un terme au plus vite au contrat que j'avais donné à l'humaine, je ne me rendis pas tout de suite compte qu'une lumière éclairait l'intérieur de la cabane.

Sortant ma baguette, je me dirigeais à grand pas vers celle-ci. Quelqu'un fouinait dans mes affaires. Imprespectiblement je glissais ma main gauche dans mon autre poche. Le carnet était bien là. L'autre n'avait rien trouvé.
La lumière de la cabane s'éteignit. M'arrêtant je me demandais de quel serait la meilleure marche à suivre.
Je lançais un regard vers la forêt. C'était dangereux. La nuit d'hier m'avait trop affaiblit... La porte de la cabane s'ouvrit, révélant une odeur humaine... Je devais faire vite pour réussir.
*Tant pis. Si je meurs se sera au moins dans une forêt...*

Pivotant, je m'avançais vers la masse sombre des feuillages...